Le FTDES (bureau Monastir) a appelé, jeudi, à déclarer l’état d’urgence environnementale dans le golfe de Monastir, suite «à une nouvelle catastrophe environnementale résultant du périssement d’un grand nombre de poissons, du jaunissement de la mer, et du dégagement de mauvaises odeurs”.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a demandé de prendre des mesures urgentes pour arrêter cette pollution, et exigé la reddition des comptes pour toutes les parties qui en sont responsables.

Et de rappeler que “la ville de Ksibet el-Médiouni a connu les 22 et 23 juillet courant, des mouvements de protestation, auxquels ont participé les marins pêcheurs et la société civile, suite à la découverte de cette catastrophe environnementale”, évoquant “le calvaire des habitants de Ksibet el-Médiouni, Lamta et Sayada en raison du déversement anarchique des eaux usées de la part de l’Office national de l’assainissement (ONAS), au niveau de la station Sayada-Lamta-Bouhjar”.

Le forum a indiqué que “les atteintes à l’environnement se poursuivent depuis 20 ans dans le golfe de Monastir, suite au déversement continu des eaux polluées ménagères et industrielles par les stations d’épuration et les usines”.

Et de préciser que «malgré les appels incessants de la part de toutes les parties parmi la société civile, les autorités locales, les experts et les habitants, d’arrêter cette pollution, les habitants des villes du golfe de Monastir, et notamment, Ksibet el-Médiouni, Lamta et Sayada, souffrent de la pollution provenant de la station d’assainissement de la région, qui est hors services depuis de nombreuses années, ce qui a eu de graves répercussions environnementales, économiques et sociales, sans que les parties concernées par la question environnementale interviennent ».

Le FTDES a fait savoir que “les accords conclus avec la société civile sous la tutelle des autorités régionales et centrales, portant sur la fermeture de cette station, et sa transformation en une station de pompage, n’ont pas été appliqués jusqu’à présent, ce qui a créé une grande tension parmi les marins pêcheurs et les citoyens. ».

Le forum a réitéré que le droit à un environnement sain “est un droit constitutionnel qui doit être garanti par les institutions de l’Etat”, dénonçant “la politique de tergiversation adoptée par les parties intervenantes dans le domaine de l’environnement” et avertissant que “la poursuite de telles politiques va gravement impacter le secteur de la pêche dans la région”.