Après son spectacle “24 Parfums”, le pianiste et compositeur Mohamed Ali Kammoun est de retour avec “Nawbet Gharam” une nouvelle comédie musicale qui fera sa première, le lundi 12 août prochain, dans le cadre de la 58ème édition du Festival International de Carthage.
Ce spectacle réalisé sur une période de trois ans avec la contribution de 150 personnes est un projet réunissant 60 artistes sur scène pour un voyage poétique. 21 chansons écrites par Syrine Chekili et composées et arrangées par Mohamed Ali Kammoun sont interprétées par 11 solistes.
“Nawbet Gharam” est l’histoire de deux personnages, Amor et Nejma, d’après les paroles et les textes de Syrine Chekili. Cette histoire d’amour imaginée par Amal Chekili est inspirée d’un poèmes du même nom du grand poète disparu Nourredine Samoud.
Nawbet Gharam en hommage à Noureddine Sammoud
“Nawbet Gharam” a fait son avant-première, mardi soir, à la salle Le Rio à Tunis en présence des représentants des médias, des artistes et des étudiants de l’Institut supérieur de musique de Tunis.
Ce spectacle mis en scène par Walid Ayadi avec Amal Chekili au scénario et Bilel Ben Romdhane à la scénographie a été présenté en avant-première dans une version adaptée à la salle du Rio.
En dialecte tunisien (21 chansons) et en arabe littéraire (4 chansons), la comédie est dominée par le bleu qui constitue l’identité visuelle du spectacle, notamment au niveau des costumes et les robes portées par les artistes dans le rôle de Nejma (un prénom arabe qui signifie Etoile) en référence à la couleur du ciel.
“Nawbet Gharam” est une épopée artistique romantique dont les détails sont construits sur la dualité de la vie et de la mort, du bonheur et de la tristesse à travers l’interprétation de chansons, paroles et mélodies tunisiennes accompagnées de tableaux chorégraphiques.
Pour ce nouveau projet, Mohamed Ali Kammoun s’est entouré d’une pléiade d’artistes : : Fatma Sfar, Fatma Jeljeli Somai, Salma Masmoudi, Lina Ouali, Abir Grayaa, Sahar Mzid, Mariem Othmani, Boutheina Nabouli, Mohamed Ben Salah, Oussama Nabli et Hatem Nasri.
Ce projet artistique rend hommage au poète et homme de lettres tunisien, Noureddine Sammoud (1932-2022) natif de la ville de Kélibia au Cap Bon. Cette grande icône de la littérature en Tunisie au parcours singulier faisait partie de la sphère du néoromantisme dans la poésie arabe. Il est auteur de plusieurs oeuvres poétiques dont on cite des recueils traduits dans plusieurs langues, et a écrit dans tous les genres poétiques, du classique au néoclassique, libre et en prose, avec plus d’une dizaine de recueils de poésie, publiés par la Maison Arabe du Livre dans la collection « La mémoire vivante » dont son fameux recueil « Voyage à travers les parfums » (1969).
L’oeuvre de Sammoud est influencée par toutes les écoles et courants poétiques en Tunisie. Les poèmes de ce spécialiste dans la poésie chantée ont été mis en musique par de célèbres artistes tunisiens comme Ali Riahi dans « Hbibti Ezzenjia » et Slah Mosbah dans « ifriquiya ».
Amor & Nejma : une épopée d’amour tunisienne
Amor, soufi dans sa pratique de la religion, conservateur au sein de son milieu social, est un artiste et poète qui donne libre cours à sa créativité qui ne connaît pas de limites. Il s’adonne à l’écriture de textes qui oscillent entre le classique et l’extravagant, entre l’arabe littéraire et le dialecte tunisien, dans une valse de mots subtile et poétique qui offre plusieurs interprétations de l’amour à son état pur.
Nejma, depuis sa naissance, entre dans sa vie, prédestinée et amenée par le sort qui met Amor en position du tuteur qui va prendre soin d’elle, l’élever de la manière la plus classique en voulant la modeler à son image dans son éducation artistique. Mais il va être surpris de la voir grandir petit à petit vers un registre complètement différent du sien, et incarner au fil des années une folie refoulée. Le personnage de Nejma se dévoile à différents âges, incarne la vie dans toute sa splendeur tout au long du spectacle.
L’idée de “Nawbet Gharam” est née d’une rencontre entre Mohamed Ali Kammoun et Syrine Chekili dont la poésie a profondément touché et inspiré le compositeur.
Mohamed Ali Kammoun a déclaré à l’agence TAP que l’idée initiale de ce projet revient à Syrine Chekili, petite fille de Noureddine Sammoud. Noubet Gharam” est une comédie musicale en hommage au grand poète Sammoud auteur d’un poème éponyme qui lui a été offert par un ami et ancien collègue à l’ISMT.
Pour sa part, la poétesse Syrine Chekili, lauréate de deux Micros d’Or à la 21ème édition du Festival de la Chanson Tunisienne, a parlé d’un spectacle aux “paroles typiquement tunisiennes qui nous ressemblent tous et racontent nos histoires d’amour”.
Côté mise en scène, Mohamed Ali Kammoun a choisi de collaborer avec Walid Al Ayadi qui est un acteur et metteur en scène du Théâtre El Teatro auteur de nombreuses œuvres, telles que “Les Fantômes de Salma”, “Le Cœur Honté”, “Les Au-Delà-Ciens”, “El Farah Wetena”, Kom lil Momathel”.
L’œuvre de Mohamed Ali Kammoun est principalement inspirée des traditions musicales tunisiennes. Le compositeur, arrangeur et pianiste combine dans ses créations la musique tunisienne, le jazz, la musique symphonique ainsi que les arts visuels et scéniques.
Le public aura rendez-vous avec “Nawbet Gharam”, le 12 août 2024 sur la scène mythique du Festival International de Carthage qui fête cette année son 60ème anniversaire du 18 juillet au 17 août 2024.