Diplomatie Tunisienne : Nabil Ammar appelle à une réforme des relations internationales

La 39ème session de la Conférence annuelle des chefs de Missions diplomatiques et consulaires s’est ouverte, mercredi, sous le thème “Le rôle de la diplomatie tunisienne face aux divers défis”. Une ouverture rehaussée par la présence des ambassadeurs des pays étrangers accrédités en Tunisie.

La 39e conférence des chefs de Missions diplomatiques et consulaires, qui se tient après trois années d’interruption, constitue une occasion majeure de renouveler l’engagement de la Tunisie “pour une diplomatie efficace, proactive et respectée dans son environnement régional et international”. Il s’agit, aussi, selon un document du département des Affaires étrangères, de s’atteler à consolider les relations de la Tunisie avec les pays frères et amis, et d’examiner le rôle de la diplomatie tunisienne dans la protection, la défense et la valorisation des intérêts de la Tunisie.

Dans un discours prononcé à l’ouverture des travaux, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, a rappelé les fondamentaux de la diplomatie tunisienne et la nouvelle dynamique qu’elle connait, réaffirmant l’engagement de la Tunisie en faveur des valeurs de justice et d’égalité dans les relations internationales, ainsi que son attachement au principe de souveraineté nationale, à un traitement fondé sur le respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et les intérêts communs.

Dans ce sens, la Tunisie appelle à une réforme du système des relations internationales aux fins de l’orienter vers une nouvelle voie plus juste et équitable, capable de répondre aux besoins de la société humaine dans un monde caractérisé par des changements profonds et rapides. Cela implique l’humanisation des relations internationales, étant donné que les graves défis, auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée, ne peuvent être relevés sans se défaire des résidus du passé.

La Tunisie, a-t-il dit, réitère le soutien indéfectible à la cause palestinienne et au droit des Palestiniens à un Etat indépendant avec Al-Qods Al-Charif pour capitale, condamnant fermement le génocide et les graves violations auxquels les Palestiniens sont confrontés à Gaza et dans les autres territoires palestiniens occupés.

“Nous appelons tous les pays amis à accélérer la reconnaissance de l’Etat de Palestine et à soutenir son adhésion en tant qu’Etat à part entière à l’organisation des Nations Unies”.

Pour le ministre des Affaires étrangères, la diplomatie tunisienne doit, avant tout, être en parfaite symbiose avec la volonté et les aspirations légitimes des Tunisiens, en œuvrant à servir leurs aspirations et à contribuer à leur concrétisation.

Il a, à cet égard, souligné le besoin d’accorder toute l’importance nécessaire aux Tunisiens résidents à l’étranger et soulevé la question de la migration des compétences et de la main d’œuvre qualifiée, préconisant une évaluation objective des relations de la Tunisie avec ses partenaires.

Cette évaluation, a-t-il expliqué, doit prendre en compte l’impact de la migration des ressources humaines tunisiennes sur l’économie du pays et ses répercutions sur l’effort de développement national avec tout ce que cela génère comme avantages comparatifs au profit des pays hôtes.

S’agissant de la migration irrégulière, Nabil Ammar a affirmé que la Tunisie poursuit ses efforts pour sécuriser ses frontières terrestres et maritimes dans le cadre du respect des règles du droit international.

Il a ajouté que la Tunisie refuse d’être une plateforme de transit ou un lieu de résidence temporaire ou permanente pour les migrants irréguliers.

Le ministre a rappelé que la Tunisie a signé la Convention mondiale pour des migrations sûres, ordonnées et régulières adoptée par les Nations Unis en décembre 2018, et la considère comme une référence essentielle qui aurait comme objectif d’initier un véritable processus de coopération internationale à même de traiter de manière globale les causes profondes de la migration irrégulière, aussi bien au niveau des questions de développement que sur le plan juridique. L’objectif étant d’atténuer l’ampleur de ce genre de migration et de lutter contre les phénomènes graves qui s’y rapportent, notamment le trafic des personnes.