La littérature sur l’économie tunisienne vient de s’enrichir d’un nouvel ouvrage intitulé : “l’économie tunisienne 2024 : quel avenir pour la résilience économique ?», cet ouvrage  disponible dans les librairies, est un ouvrage collectif élaboré sous la houlette du  think tank indépendant « global institute 4 transitions (gi4t) ».

Ont contribué à la rédaction de cet ouvrage un panel d’économistes de la place : Hakim Ben Hammouda, Monji ben chaaben, Anis Wahabi, Fatma marrakchi charfi, Mohamed ilyes gritli, Hatem Salah, Ridha Chkoundali, Wajdi Kthiri, Habib Zitouna, Hamadi Tizaoui, Sami Aouadi, Mohamed Abdelbasset Chemingui, Houssem Eddine Chebbi, Mohamed Kouni, Lamia Jaidane Mazigh, Omar Kardous, Rm Tekaya, Souad Triki et Mustapha Mezghani.

Le nouvel ouvrage (éditions nirvana) est dirigé par Maher Gassab qui a assuré la coordination scientifique. Et pour renforcer la crédibilité de l’ouvrage, Abderrazak Zouari et Elyès Jouini ont rédigé respectivement la préface et l’avant propos.

Globalement, cette publication tente de donner un éclairage sur la conjoncture économique en Tunisie ainsi qu’un regard indépendant et pluriel sur des questions d’actualité qui marqueront l’année 2024. L’ouvrage s’est focalisé, particulièrement,  sur la résilience de l’économie tunisienne et sur les moyens de relancer la relancer.

Manifestations de la résilience

L’ouvrage passe en revue les manifestations de cette résilience : réduction du déficit budgétaire, amélioration des chiffres des déficits jumeaux, réduction du poids de la subvention dans le budget, remboursement de la dette…

Pour vous en donner un avant goût de lecture, la communication  de l’économiste Hakim Ben Hamouda intitulée « Comment sortir de la trappe de la résilience ? » semble résumer la problématique de la résilience et la nécessite de la transcender.

Dans un premier temps l’économiste définit la résilience comme étant « la capacité d’un pays ou d’une région à dominer rapidement les chocs et les perturbations économiques. Elle suppose par conséquent la capacité de l’économie à réduire les effets négatifs d’une crise dont notamment la baisse de la croissance, les déséquilibres macroéconomiques ou les pertes d’emploi ».

L’économie tunisienne a été résiliente en ce sens où elle a eu la capacité de résister à des crises et chocs exogènes. Au nombre de ces crises, l’économiste a cité : la grande crise financière des années 2008/2009, l’accélération des effets du changement climatique, la pandémie du Covid-19, les guerres et conflits géoéconomiques avec la guerre en Ukraine et à Gaza…

Résister c’est bien mais booster la croissance, c’est encore mieux

L’économiste devait traiter de la double dimension de la résilience: « Une économie est résiliente si elle est en mesure de réagir rapidement à une situation critique et à surmonter les désordres créés… La résilience doit donc comprendre deux niveaux importants, le premier est statique et concerne le sauvetage des grands équilibres et les politiques à mettre en place pour éviter une dérive plus importante de l’économie. Le second niveau est dynamique et concerne la capacité de l’économie et des politiques économiques mises en place à assurer un rebond lui permettant de retrouver son sentier de croissance potentielle », écrit Hakim Ben Hammouda qui ajoute : « Cette double dimension est fondamentale, car la résilience c’est non seulement la résistance à la chute mais également la capacité de rebondir ».

La relance pourrait se faire par un choc d’investissement

Pour sortir de ce qu’il appelle « la trappe de la résilience » perceptible à travers une faible croissance, un endettement endémique et un recul de l’investissement public et privé, l’économiste propose « un choc d’investissement » qui doit allier investissements publics et privés.

A cette fin, l’économiste propose un accroissement de l’espace fiscal pour relancer l’investissement public et l’amélioration de l’environnement des affaires pour booster l’investissement privé.

« Ceci passe par un changement de l’atmosphère négative et parfois même incriminante vis-à-vis du secteur privé », note l’économiste.