Dans son rapport, publié le 17 juillet 2024,  sur les investissements directs étrangers (IDE) dans le monde, le Département d’Etat américain confirme en ce qui concerne la Tunisie, la persistance de l’attractivité du site, évoque ses faiblesses et fait preuve d’optimisme quant à l’amélioration, sur le moyen terme,  du climat d’investissement dans le pays.

Traitant du cadre macroéconomique en Tunisie le rapport fait remarquer qu’«en 2023, l’économie tunisienne a continué d’être fortement impactée par les effets des tensions géopolitiques, les problèmes d’approvisionnement en eau qui ont diminué la production agricole et la pression croissante sur les finances publiques. Malgré la reprise du secteur du tourisme suite à la pandémie du COVID-19, le PIB tunisien n’a progressé que de 0,4 % en 2023 après une croissance de 2,4 % en 2022 et de 3,1 % en 2021 ».

Les avantages compétitifs du site demeurent

Au chapitre de la persistance de l’attractivité du site Tunisie de production internationale, le rapport énumère les principaux atouts du pays. Le document fait une mention spéciale pour le positionnement géostratégique de la Tunisie, s’agissant de « sa proximité avec l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient ».

“La Tunisie, un terrain de jeu pour les investisseurs : entre atouts séculaires et défis contemporains.”

Le rapport met l’accent sur d’autres avantages compétitifs dont  les accords préférentiels ou de libre-échange avec l’UE et une grande partie de l’Afrique, une main-d’œuvre instruite et un intérêt affiché pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) au niveau de plusieurs secteurs tels que l’agroalimentaire, l’aéronautique, les infrastructures, les énergies renouvelables, les technologies de télécommunication et les services restent prometteurs ».

Les faiblesses du site Tunisie

Le département d’Etat devait se pencher dans ce rapport sur les faiblesses  et obstacles qui entravent le développement des Ide en Tunisie.

Au nombre de ceux-ci, il cite la bureaucratie et le peu d’ouverture de l’économie tunisienne en ce sens où certains secteurs ne sont pas ouverts aux IDE.

“La Tunisie, un pont entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, offre un positionnement géographique stratégique.”

Autres entraves évoqués par le rapport : la problématique du secteur informel, estimé à 40 à 60% de l’économie globale. Ce secteur pose problème d’après le rapport dans la mesure où « les entreprises légales sont obligées de rivaliser avec les marchandises de contrebande ».

Toujours au rayon des faiblesses, le rapport relève la concentration des investissements étrangers dans la capitale Tunis et ses banlieues (50,8%).

Réformes pour améliorer l’environnement des IDE

Le Département d’Etat fait ressortir dans son rapport les réformes entreprises par les autorités tunisiennes pour améliorer l’environnement des affaires et des IDE dans le pays. Pour preuve, le document, met l’accent sur la volonté affichée du gouvernement tunisien  de « donner la priorité à l’attraction et à la rétention des investissements (fidélisation de l’existant) , en particulier dans les régions intérieures et de réduire le chômage en accordant des avantages fiscaux, en subventionnant les cotisations de sécurité sociale pour les recrutements tout en offrant des primes d’investissement.

Le rapport devait passer en revue les réformes structurelles engagées par les autorités tunisiennes pour promouvoir le climat des affaires en général. Il évoque, à ce propos, l’amélioration de  la loi sur les faillites, la promulgation d’un nouveau code des investissements, une loi autorisant les partenariats public-privé et une loi complémentaire destinée à améliorer le climat des investissements.

“Le secteur informel, un défi majeur pour l’économie tunisienne et l’attractivité des investissements.”

Le rapport rappelle également que le gouvernement tunisien a encouragé l’entrepreneuriat par l’adoption de la loi sur les start-ups en 2018. Il a adopté une nouvelle loi budgétaire en 2019 qui garantit une plus grande transparence budgétaire et sensibilise le public aux projets d’investissement du gouvernement sur une période de trois ans ».

Au nombre des réformes, le Département d’Etat cite aussi : « l’adoption par le gouvernement,  le 14 mars 2024, d’un projet de loi qui libéralise la loi tunisienne sur les changes. Ce projet est ouvert à l’examen parlementaire et à la ratification potentielle. Si elle est adoptée, note le rapport, la nouvelle loi constituera la première mise à jour du code des changes de la Tunisie depuis 1976 et simplifiera la réglementation des changes, permettra une plus grande numérisation des transactions financières et augmentera la quantité de devises que les Tunisiens peuvent échanger chaque année ».

Abou SARRA