Selon des rapports élaborés par deux think tanks, en l’occurrence, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE), les investissements directs étrangers (IDE) sont réalisés pour moitié par des tunisiens résidents à l’étranger (TRE).
Le premier rapport publié, au mois de juin dernier, par l’OCDE sur les qualité des IDE en Tunisie, estime que 50% des IDE sont des micro-entreprises. Sans être totalement sûrs, les auteurs de ce rapport ont justifié la petite taille des projets lancés par le fait qu’ils sont créés par des petits financements assurés par les transferts des économies de la diaspora tunisienne à l’étranger. Les TRE auraient exploité leur qualité de non-résident en Tunisie pour exploiter à bon escient les avantages fiscaux et financiers institués dans le cadre de la loi 72 au profit des IDE.
50% des IDE en Tunisie sont réalisés par des Tunisiens résidant à l’étranger.
Cela s’expliquerait, note le rapport de l’OCDE, «peut-être par les initiatives à attribuer à des investisseurs de la diaspora tunisienne qui achètent des terres pour l’agriculture, construisent une maison ou créent une petite entreprise dans leur région d’origine, souvent des zones rurales, contrairement aux étrangers qui choisissent des centres urbains côtiers ».
L’ATUGE confirme les hypothèses de l’OCDE
Le deuxième rapport dont les conclusions ont été présentées lors du Tunisia global forum organisé, le 26 juillet 2024, par l’Association des tunisiens des grandes écoles (ATUGE) sur le thème «Diaspora : une force motrice pour la transformation et le rayonnement de la Tunisie ».
Dans une déclaration faite en marge de ce forum, Inès Trojette, vice-présidente de l’ATUGE a déclaré que «les transferts des tunisiens à l’étranger ont enregistré un record en 2022, soit 8,2 Milliard de dinars, et ce, d’après une étude effectuée par l’ATUGE et dont les conclusions ont été présentées lors du Tunisia global forum.
Les transferts des Tunisiens à l’étranger ont atteint un record de 8,2 milliards de dinars en 2022
Cette étude a montré, selon Inès Torjette, que les TRE constituent, désormais, une importante force économique. De nos jours, cette force contribue à hauteur de 6% au PIB et de 1,7% à l’investissement.
La même source fait remarquer que les transferts des TRE sont orientés à hauteur de 35% vers l’agriculture, 25% dans le commerce, 15% dans l’immobilier et 4% dans l’industrie.
Par delà ces indications chiffrées, il faut reconnaître que les transferts des TRE ont été d’un grand apport pour les tunisiens lors de la pandémie du corona virus et à l’occasion du refus du FMI, en 2022, d’accorder à la Tunisie, des facilités de paiement de 1, 9 Milliard de dollars. Il n’est pas besoin de rappeler, à ce sujet, que les transferts des TRE ont permis à la Tunisie de disposer d’importantes rentrées de devises pour payer une partie du service de sa dette dans les temps et d’éviter le défaut de paiement.
Les TRE constituent désormais une importante force économique, contribuant à hauteur de 6% au PIB
En somme, les TRE sont en train de s’affirmer comme une force motrice pour booster l’économie du pays. Leur nombre est loin d’être négligeable. Il est estimé, en 2022, à 1,8 million de personnes, soit 15% de la population tunisienne (11 803 588 habitants). Désormais, il faut compter, dorénavant, sur la diaspora tunisienne à l’étranger pour booster l’économie du pays et améliorer la qualité de l’investissement.