Dédiée au centenaire de la naissance du mouvement syndical national tunisien (1924 – 2024), la 31ème session de l’université d’été de la Fondation Mohamed Ali Hammi (FMAH), se tiendra, les 6, 7 et 8 septembre, à Hammamet, sur le thème « Comment se positionner dans un monde en pleines mutations ?  Proposition d’alternatives citoyennes ».

L’objectif  principal de cette Université d’Eté est de revisiter l’actuel modèle social tunisien en profonde crise structurelle et de proposer une alternative citoyenne.

« Déjà à la veille des évènements de décembre 2010-Janvier 2011, le « modèle social tunisien » était en profonde crise qui a constitué le terreau favorable de ces évènements. Plus de treize années après, cette crise s’est considérablement aggravée par la conjonction de facteurs internes et de facteurs externes », lit t-on dans l’exposé des motifs.

Le contexte interne et externe

Au plan interne, plus de trois années après ce coup de force, qui, quoiqu’on en dise, a recueilli une vaste approbation populaire ; et à la veille des élections présidentielles, sur des points importants  la visibilité n’est pas nette. Le besoin est urgent de contribuer à améliorer cette visibilité ;

Au plan externe, le changement politique du 25 juillet 2021, s’est déroulé alors que le monde est entré dans un contexte international exceptionnel : crise du Covid 19, guerre russo-ukrainienne, guerre de Gaza. Ces deux derniers conflits, aux importantes conséquences ressenties au niveau économique et social, restent ouverts à des risques majeurs et mettent le monde dans une situation d’incertitude durable.

“Le passé est un prologue.” (William Shakespeare) – Pour souligner l’importance de revisiter l’histoire pour construire l’avenir.

Mais le plus important reste la montée du « Sud Global » autour des BRICS menés par la Chine : une contestation sérieuse de l’ordre établi depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et de ses institutions, ONU en tête. Ceci signe probablement la fin d’un monde unipolaire et une restructuration profonde des relations internationales qui impacteront profondément tout ce qui se passera dans les prochaines décennies.

Les thématiques

S’agissant des axes de la problématique qui sera débattue au cours de cette université, ils seront articulées autour de trois grands thèmes : une lecture actualisée de la crise du « modèle social tunisien », crises et perspectives, identification de nouveaux acteurs et leviers de changement et réinvention d’une nouvelle solidarité.

“Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin.” (Proverbe africain) – Pour mettre en avant l’importance de la solidarité et du travail collectif.

D’autres thématiques fort intéressantes seront également discutées au cours de cette université d’été. Il s’agit entre autres :

  • « des inégalités de revenu et de patrimoine en Tunisie : Les enseignements à tirer »,
  • du « réaménagement du territoire, la révision de l’urbanisation et de la politique des villes, la question écologique et l’agriculture »,
  • La décolonialité ou comment se libérer de la “matrice du pouvoir sans fin” des pays dominants ? »,
  • « Comment concilier le soutien et l’adhésion à la multipolarité naissante et salvatrice avec l’insertion dans notre voisinage « naturel » et historique, l’espace euroméditerranéen ? »
  • Bilan du partenariat Tunisie/ Union Européenne et présentation du livre :  « Eurafrique: aux origines coloniales de l’Union européenne » de Peo Hansen et Stefan Jonsson de l’Université de Stockholm –  Suède ».

Mention spéciale pour trois conférences qui seront données par trois femmes universitaires sur les thèmes porteurs suivants:

  • « Accélérer la transformation : le développement personnel comme catalyseur de la citoyenneté, du succès et de la croissance durable »,
  • « La réhabilitation de l’économie sociale et solidaire comme vecteur du modèle de développement inclusif et de l’amélioration des services publics (transport, santé, éducation),
  • « Pour une administration Tunisienne responsable ».

Identification des nouveaux acteurs

L’université sera clôturée par une table ronde sur l’identification des nouveaux potentiels comme moteurs et leviers du changement :

  • Dynamisation et réforme des institutions ( Conseil économique, social et environnemental , Syndicats, Société civile….) ;
  • Quel sens donner au « compter sur soi » : notre insertion dans le monde à venir ;
  • Comment réinventer une nouvelle solidarité ;
  • L’urgence d’une nouvelle stratégie de communication et de mobilisation

L’ensemble de ces communications et conférences seront assurées, trois jours durant et dans l’ordre, par : 

  • Habib GUIZA , Président de la FMAH et secrétaire général de la CGTT,
  • Mohamed Hedi Zaiem, universitaire,
  • Maher Gassab, universitaire,
  • Samir Meddeb, universitaire,
  • Riadh Zeghal,  universitaire,
  • Ahmed Ounaies, diplomate et ancien ministre des affaires étrangères,
  • Jamaleddine Aouididi, universitaire,
  • Sihem Sehili, Consultante en coashing,
  • Leila  Mellouli, universitaire,
  • Feriel Laalai, universitaire,
  • Mouldi Lahmar  sociologue universitaire.