Les autorités monétaires en Tunisie, en Algérie et en Égypte maintiendront leurs taux directeurs au second semestre 2024, car l’inflation restera élevée estiment les experts de Fitch Rating.

Eh oui, nous ne sommes pas sortis de l’auberge sachant qu’en Tunisie, l’augmentation des prix du groupe « produits alimentaires » est passée de 10,1% en juin à 9,4% au mois de juillet 2024, ce qui ne laisse pas présager une baisse importante de l’inflation maintenue selon l’INS à 7% au mois de juillet.

Seul le Maroc qui n’a pas eu à subir les conséquences de nos révolutions et les effets de choix économiques catastrophique réduira son taux directeur de 50 points de base.

Fitch Rating prévoit une inflation supérieure à la moyenne en Algérie et en Tunisie en 2025, ce qui incitera les autorités à maintenir la même politique monétaire.

“Les autorités monétaires en Tunisie, en Algérie et en Égypte maintiendront leurs taux directeurs au second semestre 2024, car l’inflation restera élevée.”

“Les risques pour nos prévisions de taux directeurs sont orientés vers un assouplissement monétaire plus précoce en Égypte, des taux directeurs plus élevés au Maroc et en Algérie en cas de flambée de l’inflation, tandis que les risques sont équilibrés en Tunisie”.

Les politiques monétaires seront différentes dans la région MENA pour le reste de l’année 2024 et sur 2025. La première moitié de 2024 a vu l’Algérie et la Tunisie maintenir leurs taux directeurs à 3,0 % et 8,0 % respectivement, les niveaux auxquels ils ont terminé 2023.

La Banque centrale d’Égypte a mis en œuvre une augmentation massive de 600 points de base le 6 mars, en plus d’une augmentation de 200 points de base en février 2024, portant le taux de prêt au jour le jour à 28,25 % et le taux de dépôt au jour le jour à 27,25 %, leurs niveaux les plus élevés jamais atteints.

“Fitch Rating prévoit une inflation supérieure à la moyenne en Algérie et en Tunisie en 2025.”

Pendant ce temps, le 25 juin, Bank Al Maghrib (BAM) a réduit le taux directeur de 25 points de base à 2,75 % alors que l’inflation a considérablement diminué à 1,8 % en glissement annuel en juin 2024, contre des taux à deux chiffres l’année précédente.

Au second semestre 2024, nous prévoyons que l’inflation, bien que décélérant mais persistante, incitera les banques centrales d’Algérie, d’Égypte et de Tunisie à maintenir les taux à leurs niveaux actuels jusqu’à la fin de 2024, tandis que la faible inflation incitera la Banque Centrale Marocaine à réduire le taux de 50 points de base supplémentaires.

En 2025, l’Égypte rejoindra le Maroc et lancera son cycle d’assouplissement monétaire au premier trimestre 2025, tandis que l’Algérie et la Tunisie ne verront aucun changement sur le front de la politique monétaire.

WMC + Fitch rating