Intervenant, lors du Forum des compétences tunisiennes à l’étranger, tenu en août 2024, à Tunis, le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Fethi Zouhair Nouri, a courtisé les tunisiens résidant à l’étranger (TRE) en miroitant à leur intention les nombreux avantages qu’ils peuvent tirer de la nouvelle réglementation de change. A cette fin, la BCT va organiser, dès l’adoption de la nouvelle mouture du Code des changes, un roadshow en leur faveur pour les sensibiliser aux incitations instituées en leur faveur et aux avantages qu’elle renferme.

Dans ce contexte il a indiqué qu’il y a une détermination réelle de la part du gouvernement et de la BCT, pour créer un écosystème financier inclusif pour les TRE ».

Pour lui l’ultime objectif macroéconomique de cette opération de séduction est de faire évoluer le rôle des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE), « de pourvoyeurs d’épargne à moteurs de croissance par l’investissement en Tunisie».

Trois principales niches à exploiter

Concrètement, le gouvernement a évoqué trois principaux avantages de la nouvelle réglementation de change que les TRE peuvent en tirer le meilleur profit.

Le premier consiste en « le double statut sur le plan change », permettant la conclusion de contrats de crédits en dinars et l’ouverture de comptes intérieurs en dinars, la gestion de leurs biens et affaires en Tunisie, et l’accomplissement de toutes activités y afférentes.

“La Tunisie déroule le tapis rouge aux Tunisiens de l’étranger pour investir et contribuer au développement du pays.”

Le deuxième porte sur « la liberté d’investissement dans tous les secteurs économiques avec la garantie de transfert des revenus d’investissement ».

Le troisième porte sur « un régime dérogatoire» permettant la création de sociétés en Tunisie sous le statut de non-résident dans la plupart des secteurs économiques (industrie, services, agriculture, hydrocarbures, parcs d’activités économiques, services pétroliers, etc.).

Les opportunités sont réelles et indéniables

Plus rassurant encore, le gouverneur de la BCT a fait remarquer que les opportunités s’offrant à la diaspora tunisienne sont réelles et indéniables. Il s’est attardé sur trois d’entre elles.

  • La première consiste pour les TRE à tirer avantage des mesures incitatives en leur faveur en matière de commissions bancaires sur les transferts de fonds de l’étranger, de produits d’épargne disponibles et de taux de rémunération des dépôts en devises ou en dinars convertibles.

Le gouverneur de la BCT a saisi l’occasion pour inciter les banques tunisiennes à se rapprocher des TRE pour leur faire bénéficier des avantages et avancer vers l’objectif d’internationalisation de leurs activités de transfert de fonds.

“Les TRE, acteurs clés de la croissance économique tunisienne : un partenariat gagnant-gagnant.”

  • La deuxième porte sur la possibilité offerte pour investir davantage dans les produits financiers tunisiens. Il a mis en avant le climat de recouvrement de la stabilité économique qui a permis de contenir l’inflation, de stabiliser les réserves en devises et de préserver la valeur du dinar.
  • La troisième a trait aux avantages à tirer des comptes en devises ou en dinar convertible pour les TRE, notamment la couverture contre le risque de change et la liberté de transfert des fonds.

Les transferts des TRE, la poule aux œufs d’or

Abstraction faite des avantages énormes qu’offre la nouvelle réglementation de change, il faut reconnaître que depuis la pandémie du corona virus et en dépit des difficultés rencontrées par le gouvernement tunisien pour accéder à des financements & extérieurs en devises, il faut reconnaître que les transferts des TRE ont beaucoup aidé la Tunisie a surmonter les crises survenues ces dernières années.

« En effet, a relevé le gouverneur de la BCT, les transferts effectués par les TRE ont démontré une forte résilience et ont été essentiels pour le soutien financier des familles et la consolidation des réserves en devises ».

“La nouvelle réglementation des changes ouvre de nouvelles perspectives pour les investissements des TRE.”

Par les chiffres, « en 2023, les revenus du travail des TRE ont augmenté de 5,4%, atteignant 8,8 milliards de dinars, soit 5,6% du PIB. Cette dynamique s’est poursuivie au cours du premier semestre 2024 avec des transferts s’élevant à 4,3 milliards de dinars, dont 3,7 milliards sous forme de flux financiers ».

Morale de l’histoire : les transferts  des TRE sont devenus la poule aux œufs d’or qu’il faut non pas tuer comme le dit la légende mais préserver  par tous les moyens.

C’est ce à quoi le gouverneur de la BCT s’est engagé : « le gouvernement et la BCT collaborent étroitement pour que les différentes structures administratives, les banques et autres institutions financières instaurent un climat de confiance à même de permettre aux TRE de profiter pleinement des opportunités d’investissement offertes par l’économie tunisienne et des privilèges qui leur sont conférés par la réglementation des changes », a-t-il-dit.

ABOU SARRA