La reprise de la croissance en Afrique a ralenti dans un contexte d’incertitude croissante quant à la santé de l’économie mondiale. Les chocs qui ont frappé les économies africaines depuis 2020 ont nui à la croissance, avec des conséquences à long terme. La fragmentation géoéconomique, évidente dans la réponse mondiale aux effets de la pandémie de Covid-19, a été exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie1 et pourrait être amplifiée par l’éclatement récent du conflit au Moyen-Orient.
À ces facteurs s’ajoutent d’autres perturbations intérieures et extérieures, notamment des poches d’instabilité politique sur le continent, une faible demande d’exportation due à la tiédeur de la croissance mondiale, le ralentissement de l’économie chinoise, le resserrement de la politique monétaire des grandes économies et le coût plus élevé des emprunts qui en découle.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel moyen de l’Afrique est tombée à 3,2 % en 2023, selon les estimations, contre 4,1 % en 2022, en grande partie à cause de chocs multiples.
“L’Afrique démontre une résilience remarquable face aux chocs économiques mondiaux.”
Malgré la baisse de la croissance moyenne en 2023, 15 pays africains – menés par l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, Maurice et le Rwanda – ont affiché des augmentations de production de plus de 5 %. La forte croissance de ces pays reflète l’impact positif d’un rebond des dépenses d’investissement, d’une reprise soutenue du tourisme, d’une forte performance du secteur minier et des avantages de la diversification économique.
Malgré le ralentissement de la croissance en 2023, les économies du continent restent résilientes, la croissance devant atteindre 3,8 % en 2024. Ce taux de croissance, généralisé dans tous les secteurs, sera élevé dans 41 pays, et même supérieur de plus d’un point de pourcentage à celui de 2023 dans 13 d’entre eux. Malgré des performances sobres en 2023 et avec une expansion prévue en 2024, l’Afrique reste la deuxième région ayant la croissance la plus rapide, après l’Asie, dépassant les 3 % de la moyenne mondiale en 2023, et le continent devrait compter 11 des 20 économies affichant la croissance la plus rapide au monde en 2024.
“Les perspectives de croissance de l’Afrique restent positives malgré un contexte international complexe.”
Le ralentissement de la croissance moyenne en 2023 et les projections de croissance pour 2024 masquent des variations considérables d’une région à l’autre (figure 1). Leur dispersion reflète en grande partie les différences de politique intérieure, notamment le découplage des économies de la dépendance à l’égard des produits de base, le renouvellement des investissements stratégiques dans les secteurs de croissance clés, et la promotion de la consommation privée, ainsi que des facteurs externes tels qu’une reprise éventuelle sur les principaux marchés d’exportation. (Source; Rapport de la BAD)