La maison africaine de la chéchia vient de signer une convention-cadre nationale avec l’organisation des Scouts Tunisiens dans le but de mettre en valeur le patrimoine de la chéchia, aux quatre coins du pays », a indiqué Riadh Ben Youssef, Maître artisan de la Chéchia, dans un entretien avec l’Agence TAP.
«Pour ce faire, nous envisageons d’introduire la chéchia dans l’habit des Scouts Tunisiens, afin d’assurer sa promotion sur une large échelle, d’autant plus qu’elle sera portée lors des différentes manifestations nationales, régionales ou internationales organisées par les Scouts », a-t-il ajouté.
Originaire de la capitale des Aghlabides (Kairouan), Ben Youssef a choisi de perpétuer un héritage familial précieux transmis par son père et son oncle.
Pour cet artisan entrepreneur, qui a renoncé à ses études de médecine pour faire de sa passion pour la Chéchia, sa profession, “la finalité consiste à inculquer l’historique et le vécu de la chéchia tunisienne et de transmettre le savoir-faire de sa production aux jeunes, afin de valoriser ce produit”.
Il a fait savoir que sa société, spécialisée dans la production artisanale de la chéchia, est en train de concevoir de nouveaux accords de partenariat avec d’autres organisations pour la promotion de ce “couvre-chef national de la Tunisie”.
Dans ce cadre, elle prévoit la signature, très prochainement, d’un autre protocole de coopération avec la Communauté Africaine des Jeunes Entrepreneures Francophones (CAJEF), qui regroupe tous les entrepreneurs jeunes francophones.
« Cette convention nous aidera à faire connaître notre chéchia sur une large échelle, pour conquérir de nouveaux marchés à l’international, notamment sur le continent africain », a affirmé le maître artisan.
Et d’ajouter que jusque-là, “notre chéchia était exportée vers plusieurs pays, à l’instar de la Libye, le Niger, et Nigéria… mais nous ambitionnons de parvenir à commercialiser ce produit dans d’autre pays de l’Afrique de l’ouest tels que le Sénégal, le Mali, le Togo, le Burkina Faso…, et pourquoi pas dans un nombre de pays de l’Asie Centrale, comme la Malaisie, l’Indonésie…”.
« Le potentiel est important », a avancé Ben Youssef, estimant qu’il reste beaucoup à faire, surtout au niveau de commercialisation, ce qui a poussé sa société à lancer des structures mixtes tuniso-africaines pour mieux maîtriser les marchés étrangers.
Au niveau de la production, il a signalé que la seule lacune dans cette filière consiste en l’absence de la main d’œuvre qualifiée.
«Ainsi, nous sommes en train de travailler avec l’Office national de l’Artisanat pour assurer des cycles de formation et de reconstituer une assise de professionnels dans ce domaine ».
« C’est dans ce cadre, que nous avons lancé un grand projet de formation, en collaboration avec la Coopération technique suisse, durant la période 2024- 2026, bénéficiant à environ 1500 femmes tricoteuses issues des gouvernorats du Grand-Tunis, de Bizerte, de Mahdia et de Nabeul ».
Pour rappel, la Maison africaine de la chéchia a été créée depuis à peine 3 ans, prenant la relève d’une autre structure datant de l’année 1998, à dessein de faciliter l’exportation de la chéchia tunisienne. Elle compte 19 employés et plus de 360 sous-traitants.