Selon un rapport sur l’évolution démographique en Tunisie publié fin août 2024, par Fitch solution, agence qui propose des études multidisciplinaires sur les pays, l’espérance de vie a fortement reculé.

Le rapport de 28 pages nous apprend notamment que depuis 2011, l’espérance de vie recule, pour plusieurs franges de la population, surtout pour les hommes.

A l’origine de ce recul, le rapport évoque pêle-mêle, le sous équipement hospitalier, la pandémie du corona virus qui a fait plus de 30 mille morts, le terrorisme à l’intérieur du pays, l’embrigadement de milliers de jeunes tunisiens dans les zones de conflit extérieurs (Libye, Syrie, Irak, Yemen…), l’émigration risquée vers l’Union européenne…

Le document évoque des données intéressantes sur l’évolution de la démographie tunisienne depuis 35 ans. En voici l’essentiel :

    • Entre 1990 et 2000: l’espérance de vie a augmenté en moyenne de 2 ans, passant de 70,1 à 73,7 ans entre 2000 et 2010, cette espérance de vie est passée à 75,4, soit une augmentation de presque 2 ans en moyenne.
    • Entre 2010 et 2020, l’espérance de vie a non seulement pas progressé, mais reculé, en moyenne, passant à 75,3 ans. Le recul est plus frappant chez les hommes.

En cause, plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci figurent : le délabrement du système de la santé, l’inaccessibilité aux soins de qualité, aux médicaments abordables et aux hôpitaux équipés.

Le rapport fait mention d’une santé à deux vitesses. Les notables de l’Etat se soignent dans les hôpitaux militaires ou cliniques privées tandis que le reste de la population est laissé pour compte.

Autre facteur cité par le rapport, la fuite des médecins et du personnel paramédical (infirmiers, anesthésistes…).

ABS