L’Afrique du Sud se doit de mettre en œuvre des réformes pour lutter contre la dette croissante, le chômage élevé, la baisse du produit intérieur brut (PIB) par habitant, les inégalités et la pauvreté, a indiqué le Fonds monétaire international dans un rapport publié vendredi.

L’institution financière internationale a recommandé une consolidation de 3 % du PIB basée sur les dépenses au cours des trois prochaines années pour stabiliser la dette, avec pour objectif de la réduire à 60-70 % du PIB d’ici 5 à 10 ans, tout en protégeant les groupes vulnérables.

Bien que le FMI ait jugé que la capacité de l’Afrique du Sud à rembourser ses prêts était « adéquate », il a exigé des réformes dans de nombreux secteurs pour redresser la situation.

Le rapport fait suite à la visite en juillet dernier de responsables de l’institution et des discussions avec les responsables du Trésor national. La visite faisait partie d’une évaluation post-financement du prêt de 4,3 milliards de dollars accordé en 2020 à Pretoria pour atténuer l’impact du Covid-19.

L’économie sud-africaine a rebondi de 0,4% au deuxième trimestre de cette année, après une croissance nulle observée au cours des trois premiers mois, selon l’Agence des statistiques.

L’économie a ralenti à 0,7 % en 2023 contre 1,9 % en 2022 et reste bien en deçà de la croissance des marchés émergents pairs.

« Les délestages électriques et les défis logistiques pèsent lourdement sur l’activité économique, réduisant l’appétit des entreprises pour les investissements et les dépenses des ménages », selon des économistes qui précisent que l’économie nationale devrait croître de seulement 1,1 % cette année, pour atteindre 1,7 % d’ici 2026.

Le gouverneur de la Banque centrale, Lesetja Kganyago, a auparavant déclaré que l’Afrique du Sud est confrontée à l’augmentation de la dette publique et à des coûts de service de la dette toujours plus élevés, ainsi qu’à la forte exposition des institutions financières nationales à la dette.

La faiblesse de la collecte des recettes a entraîné une augmentation des niveaux d’endettement, les coûts du service de la dette absorbant une part plus importante du budget national.

La dette publique d’Afrique du Sud a atteint le niveau record de 268 milliards de dollars (5.000 milliards de rands) au cours de l’exercice 2023/2024 et devrait encore augmenter à 295 milliards de dollars cette année pour atteindre 322 milliards de dollars en 2026, selon des experts économiques.