La Première internationale du dernier long-métrage documentaire “Sh’hili” (ou Sirocco) du géographe et cinéaste tunisien Habib Ayeb aura lieu le samedi 21 Septembre 2024 à 17h au Cinéma Le Rio, à Tunis.

Abordant les questions complexes en relation avec les changements climatiques, le film documentaire, informe le réalisateur, est né à partir de plusieurs constats. Depuis plusieurs décennies, on parle partout des processus de changement climatique et de réchauffement de la planète en cours. Les conférences, les forums et les publications se multiplient. Les “fameuses COP” (Conférences des Parties) qui se tiennent chaque année dans un pays différent rassemblent des centaines de délégations du monde entier. Et pourtant, peu de résultats, alors que les phénomènes du changement climatique continuent de s’aggraver : hausse accélérée des températures moyennes, événements météorologiques extrêmes, sans parler des pandémies effrayantes et dévastatrices comme le Covid 19, qui a déjà coûté la vie à des millions de personnes en seulement trois ans.

Il est indiscutable, lit-on dans le synopsis, que ces phénomènes accélérés se sont développés dans le Nord avec l’utilisation de plus en plus intensive et massive des combustibles fossiles depuis la “révolution industrielle”. Les puissances économiques capitalistes et néocoloniales continuent de produire la quasi-totalité du dioxyde de carbone (CO2) qui est la cause directe du réchauffement climatique.

D’un autre côté, Il est tout autant prouvé que les conséquences les plus dramatiques sont en grande partie enregistrée dans les pays non industrialisés du Sud dont la contribution à la production de carbone est pratiquement nulle. A titre de comparaison, alors qu’en Éthiopie l’émission annuelle de CO2 par habitant était de l’ordre de 0,15 tonne en 2021, elle était de 10,28 en Amérique du Nord, 8,09 en Allemagne et 4,8 en France, la même année (synopsis).

Filmé entre la France, l’Italie, la Tunisie et le Maroc, “Sh’hili” essaie “d’aborder l’ensemble des questions et dimensions des changements climatiques à partir d’un positionnement politique engagé pour la justice climatique, la protection des populations les plus vulnérables, la protection de la vie et la résistance à toutes les formes de dominations et de politiques coloniales et néocoloniales”. “Sh’hili” note le réalisateur, se veut une modeste contribution à la résistance collective à ces phénomènes et à leurs conséquences écologiques, humaines et politiques.

Réalisateur engagé dans des films documentaires comme “Couscous : les graines de la dignité”, Fellahin” (Paysans), Gabes Labess (2014), “Om Layoun”, Habib Ayeb est géographe, chercheur et professeur émérite à l’Université de Paris 8 à Saint-Denis. Spécialiste en géographie sociale, ses domaines de recherche portent entre autres sur la souveraineté alimentaire, l’environnement, le changement climatique, la marginalité et la pauvreté, les dynamiques de résistance… Ses terrains de recherche portent principalement sur la Tunisie et l’ensemble de l’Afrique du Nord.