A la veille du scrutin présidentiel qui aura lieu, le 6 octobre 2024, Joey Hood actuel ambassadeur des Etats unis en Tunisie a accordé une longue interview au journal électronique hebdomadaire d’expression arabe, Achariaa Al Magharibi. En raison de la sensibilité des relations que la Tunisie entretient, depuis 227 ans, avec le plus puissant pays du monde, les Etats Unis, nous avons jugé utile pour notre lectorat d’en connaître l’essentiel.

Dans une première partie, nous avons fait le point du partenariat sécuritaire. Dans cette seconde partie, nous allons évoquer la lecture que fait, actuellement, le département d’Etat de la situation politique en Tunisie.

Aucune ingérence américaine dans les affaires intérieures du pays

Concernant la situation politique, le diplomate a été interpellé sur les informations-rumeurs relayées par les réseaux sociaux et faisant état de l’ingérence, entre autres, de l’ambassade américaine dans les affaires intérieures du pays. Ces rumeurs portent pour mémoire «sur la poursuite en justice de certaines personnes pour avoir pris contact avec des missions diplomatiques accréditées en Tunisie ».

Le diplomate américain s’est inscrit en faux contre ces informations et rappelé que le ministère tunisien de la justice a lui-même démenti ces rumeurs dans un communiqué publié au mois d’avril dernier.

En matière de respect des libertés, les scores de la Tunisie sont meilleurs que ceux des pays de la région

S’agissant du respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie dont les opposants à Kaies Saied estiment qu’elles se sont fortement dégradées, Joey Hood a déclaré qu’il n’est pas de son devoir de défendre ou d’imposer le respect des droits de l’homme en Tunisie. «Ce que nous constatons toutefois, au niveau de l’ambassade et que nous transmettons à nos supérieurs, c’est que de manière générale, les forces sécuritaires et les forces armées tunisiennes respectent les droits de l’homme en Tunisie et les droits des étrangers qui y séjournent, et n’interviennent pas dans d’autres pays. C’est la raison pour laquelle nous considérons les forces sécuritaires tunisiennes comme des partenaires et nous coopérons avec eux en investissant dans leur formation».

Dans le même contexte, il a ajouté que « si on regarde de près les évaluations de la situation des libertés en Tunisie, voire la manière avec laquelle ces dernières sont faites par les organisation internationales, nous remarquons que les classements et les scores obtenus par la Tunisie sont meilleurs que ceux de certains pays de la région ».

L’approche américaine de la démocratie n’est pas la chose la plus importante en Tunisie.

Le diplomate américain a été interrogé sur la transition démocratique. Il a déclaré à ce propos que le processus engagé, depuis 13 ans, en Tunisie pour une transition vers la démocratie est toujours en cours. « C’est une période encore trop courte par rapport à la longue histoire du pays », a-t-il noté.

Il a révélé que l’approche américaine de la démocratie n’est pas la chose la plus importante en Tunisie. Le plus important pour les Etats Unis en Tunisie c’est la vision que se font les tunisiens de la démocratie.

L’ambassadeur des Etats Unis à Tunis devait donner ensuite son avis sur la prochaine présidentielle en Tunisie. Il a considéré que le plus important pour lui est de savoir ce que les tunisiens attendent de ces élections et comment ils vont se comporter vis-à-vis de cette échéance électorale : « Cela sera perceptible soit à travers leur taux de participation soit à travers leur taux d’abstention ». a-t-il dit.

Et pour ne rien oublier, la prochaine partie sera consacrée aux échanges économiques tuniso-américains vus par l’ambassadeur des Etats en Tunisie, Joey Hood.

ABOU SARRA