L’Association Ibsar a annoncé le lancement, le 13 octobre prochain, d’une campagne visant à protéger les personnes en situation de handicap contre toutes formes de harcèlement sur le net et à garantir une navigation sécurisée pour tous sans discrimination aucune.
Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi à Tunis, le président de l’Association Ibsar, Mohamed Mansouri, a indiqué que dans le cadre de cette campagne, des photos, des vidéos, des articles et des messages seront diffusés via les réseaux sociaux et les plateformes numériques pour attirer l’attention sur ce problème.
Il a ajouté que l’association a reçu de nombreuses plaintes de la part de personnes en situation de handicap qui ont été victimes de harcèlement sur le net.
« Cela prouve que la situation est grave et nécessite le renforcement du cadre juridique pour interdire de tels comportements outre le renforcement de la sensibilisation », a-t-il dit.
Il a, en outre, indiqué que l’association avait déjà organisé une première réunion dans le gouvernorat de Sfax le 10 septembre dernier, et qu’une deuxième réunion s’est tenue aujourd’hui avec la participation de nombreuses victimes de harcèlement handicapées de la région du Grand Tunis, ainsi que plusieurs députés. « L’objectif de ces réunions est de proposer un document politique à soumettre au Parlement », a-t-il encore ajouté.
Mansouri a fait savoir que cette initiative vise à faire pression pour l’adoption d’une loi au Parlement qui criminalise la discrimination fondée sur le handicap et qui réprime toutes les pratiques discriminatoires quotidiennes contre cette catégorie dans les espaces publics et privés, y compris l’espace virtuel. « Ces pratiques conduisent à l’isolement des personnes handicapées et les privent de l’exercice de leurs droits », a-t-il estimé.
De son côté, Leila Kacem, membre du conseil local de Béni Khalled (gouvernorat de Nabeul), militante de la société civile et atteinte de déficience visuelle, a souligné que les personnes handicapées veulent vivre dans la société sans difficultés et sans discrimination.
« Nous voulons une loi qui nous protège et criminalise ces abus. Nous espérons que nous serons traités avec respect sur les réseaux sociaux, sans subir de harcèlement ou de discours haineux en raison de notre handicap. Nous sommes des citoyens à part entière, et nous avons le droit de vivre en sécurité. Nous avons également le droit de poursuivre en justice toute personne qui nous harcèle ou nous expose à une forme quelconque de racisme, de discrimination ou de harcèlement », a-t-elle martelé.