Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti a déclaré, “qu’il est dans l’intérêt de tous les pays, en développement et développés, d’accélérer la réforme de l’architecture financière internationale et d’établir un nouvel ensemble de règles et d’institutions pour rétablir la confiance entre le Nord et le Sud et regagner aussi la confiance dans le multilatéralisme et le système des Nations unies”.

Nafti, qui intervenait, dimanche, lors d’un dialogue interactif sur la transformation de la gouvernance internationale pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable (ODD), organisé à l’occasion du Sommet de l’Avenir, qui se tient les 22 et 23 septembre à New York, a ajouté que le système des Nations unies “demeure le dernier recours pour faire face aux crises, réduire les disparités entre les peuples, éradiquer la pauvreté, réaliser la stabilité dans le monde et établir un meilleur lendemain pour les générations”, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

“L’architecture financière internationale mise en place après la Seconde Guerre mondiale n’a pas rempli son mandat et n’a pas réussi à fournir un filet de sécurité financier aux pays qui en ont besoin. Elle n’a pas non plus facilité l’accès à un financement adéquat et à long terme pour aider les pays en développement à se redresser et à atteindre les objectifs de développement durable”, a-t-il encore dit.

Toujours selon lui, de nombreux pays en développement qui connaissent de graves difficultés financières après avoir épuisé leurs capacités à faire face aux répercussions catastrophiques de la pandémie du COVID-19, “se voient contraints soit de se conformer aux conditions du FMI, même au détriment de leur paix sociale, soit d’emprunter sur les marchés financiers à des coûts qui sont plusieurs fois supérieurs aux taux d’intérêt payés par les pays développés, en particulier à la lumière de la confiance excessive dans les évaluations des agences de notation de crédit qui, selon lui, “opèrent en dehors de tout cadre de contrôle et consacrent une mentalité déterminant le droit d’accès au financement en fonction de la capacité des pays à payer et non pas en fonction de leurs besoins, conditions et priorités”.

Le ministre des Affaires étrangères estime que l’un des témoignages de l’échec et de l’injustice du système financier, est que les pays en développement se trouvent contraints d’allouer une grande partie de leurs revenus au service de la dette, qui dépasse souvent leurs dépenses, au lieu de consacrer des revenus pour les services de base tels que la santé, l’éducation et la protection sociale.

Il a ajouté dans le même contexte que “ces pays en ont assez du coût excessif des emprunts, du fardeau de la dette et des décisions qui affectent l’avenir de leurs peuples et qui sont prises en dehors de leurs frontières, dans des cercles étroits, avec peu ou pas de représentation”.

Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger s’est rendu à New York à la tête d’une délégation tunisienne pour participer au Sommet de l’Avenir, qui se tient, du 22 au 30 septembre 2024, sur le thème “Solutions multilatérales pour des lendemains meilleurs” (Multilateral Solutions for a Better Tomorrow) .

Ce sommet précède la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, qui se tient sur le thème “Ne laisser personne de côté : Travailler ensemble pour faire progresser la paix, le développement durable et la dignité humaine pour les générations présentes et futures”.