« Le chômage des diplômés en Afrique : pour un changement de paradigme», tel est le thème de l’université d’été et de la conférence académique internationale qu’organisera, du 1er au 5 octobre à Hammamet, le consortium d’universités «African Centre for Career Enhancement & Skills Support» (Access).
Objectif : débattre de la problématique endémique de la stagnation du marché du travail des diplômés en Afrique en dépit du niveau d’éducation croissant des citoyens des pays africains.
Concrètement les participants à ces manifestations discuteront des conclusions d’une étude de recherche effectuée sur le chômage des diplômés. Il s’agit d’un programme doctoral qui a permis à quinze étudiants africains, dont trois Tunisiens, de préparer des thèses, en Allemand ou en anglais, sur l’employabilité des diplômés du supérieur.
“Le chômage des diplômés est un enjeu majeur pour le développement de l’Afrique.”
Les représentants du consortium qui regroupe six universités africaines du Bénin, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, du Rwanda et de la Tunisie, se proposent en partenariat avec l’université de Leipzig, en Allemagne, d’étudier « les moyens de mettre en œuvre de nouveaux modèles d’enseignement dans le but de renforcer l’employabilité des étudiants africains ».
Recentrage du théorique traitant du rapport formation-développement
Selon la littérature fournie par les organisateurs de cette manifestation africaine, l’université d’été sera articulée autour de deux axes majeurs. Le premier consistera « à traiter de l’importance de revenir aux sources théoriques, particulièrement économiques, pour recentrer et actualiser le rapport entre amélioration des niveaux d’éducation et de formation des populations, surtout universitaire, et croissance économique et développement ».
Le second volet analysera des questions de grande actualité. Il s’agit de la formation universitaire, du mauvais choix des étudiants des filières enseignées dans les établissements d’enseignement supérieurs, de la qualité de l’enseignement supérieur dans les pays africains.
“Le renforcement des compétences des enseignants est essentiel pour améliorer la qualité de l’enseignement supérieur.”
Ces questions sont d’une actualité brûlante lorsqu’on sait que le chômage des diplômés a tendance à devenir, de plus en plus, massif dans les pays africains, générant en conséquence, des problèmes d’ordre politique et social.
« Ces problèmes se sont traduits, pour le cas de la Tunisie, par des mouvements sociaux qui se sont radicalisés jusqu’à la remise en cause du système politique en janvier 2011 », lit –on dans l’exposé des motifs de cette manifestation.
La formation des enseignants sera à l’ordre du jour
Point d’orgue de cette université d’été : un intérêt particulier sera accordé au renforcement des capacités des enseignants, des doctorants et du personnel des universités. L’objet de ce renforcement est, en amont, de recherche fondamentale, pédagogique et didactique puisqu’il propose d’alimenter les pratiques de recherche et de la classe par un apprentissage qui prendra source dans les différents terrains et dans l’environnement socio-économique. D’autre part, l’aspect réseautage universitaire, sera également privilégié.
Autre thématique et non des moindres, le partenariat universités, Etablissement d’enseignement supérieurs (ESS)et les entreprises publiques et particulièrement privées sera, également débattu au cours de cette université d’été.
C’est une sorte d’apprentissage en interaction avec la vraie économie et en symbiose avec le monde de l’entreprise. Les travaux seront axés sur le renforcement des capacités des enseignants et des doctorants, en intégrant des pratiques pédagogiques et de recherches adaptées aux réalités socioéconomiques.
“Le partenariat entre les universités, les entreprises et les gouvernements est indispensable pour lutter contre le chômage des jeunes.”
Le réseautage universitaire et la coopération entre universités et entreprises seront également encouragés. Les ateliers offriront l’occasion de promouvoir des techniques innovantes en matière de recherche, d’enseignement (e-learning) et de gestion universitaire.
Les participants auront également l’occasion d’interagir et de participer, via des ateliers divers, à la construction de méthodologies innovantes, entre autres celles de la planification stratégique dans les universités et EES tunisiens, du Service Learning (apprentissage à vie et extracurriculaire) et son implémentation.
Parallèlement, des chefs d’entreprise et des responsables politiques tunisiens partageront leurs perspectives sur la coopération entre l’université et son environnement économique, social, culturel et technologique. Les participants, venus de divers pays africains, du Maghreb et de l’Europe, échangeront leurs expériences afin de tisser des réseaux africains et européens.
Ultime but recherché : créer une plateforme pratique pour les établissements d’enseignement supérieur (EES) africains, en collaboration avec les entreprises et les agences de coopération au développement.
(nous reviendrons sur les conclusions de cette manifestation)