L’Europe a besoin de banques plus grandes et plus fortes capables de rivaliser avec leurs rivales américaines et chinoises, a déclaré lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), alors que la banque italienne UniCredit cherche à mettre la main sur sa concurrente allemande Commerzbank.
UniCredit, la deuxième banque italienne, fait pression pour un rapprochement entre les deux groupes après avoir racheté une participation dans Commerzbank au début du mois, suscitant les critiques de la banque et de la classe politique allemande qui souhaite préserver l’indépendance de la banque.
Christine Lagarde a expliqué lors d’une audition à la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen que de tels changements d’échelle sont dans l’intérêt de l’Europe et qu’il revient aux acteurs du secteur privé de décider s’ils souhaitent conclure des accords.
“Les fusions transfrontalières à l’origine de banques réellement capables de rivaliser en termes d’échelle, de profondeur et de gamme avec d’autres institutions dans le monde, y compris les banques américaines et les banques chinoises, sont à mon avis souhaitables”, a affirmé la présidente de la BCE, ajoutant que ses commentaires ne devaient pas être considérés comme une intervention directe dans un accord particulier.
Des sources avaient précédemment indiqué que les responsables de la BCE soutenaient le principe de l’accord et considéraient l’opposition de Berlin comme allant à l’encontre du principe de l’intégration européenne.
Christine Lagarde estime qu’il appartient au secteur privé de déterminer si un accord fait sens bien que les fusions transfrontalières comportent certains risques.
“Les fusions transfrontalières, si elles produisent des institutions plus grandes, plus agiles, qui ont plus d’envergure et plus de profondeur, présentent de nombreux avantages”, a jugé Christine Lagarde.
L’organe de surveillance de la BCE devra approuver la hausse de participation de Commerzbank dans UniCredit tandis que le Conseil des gouverneurs devrait donner son accord pour une éventuelle fusion.