Le professeur en Économie à l’Université d’Orléans, Aram Belhadj vient de publier un texte rectificatif sur des informations d’après lui “erronées” diffusées par la télévision nationale. Il commente : “J’espère que cela était fait de bonne foi et présente quelques clarifications à propos du paiement de la dette extérieure, de son impact sur les importations et de sa soutenabilité”.

“On a affirmé que l’État avait remboursé, jusqu’au 20 septembre de cette année, un montant de 10 640,3 MD au titre de la dette extérieure, sur un total de 12 315 millions de dinars programmés dans le budget. Cela représenterait 86,4 %. Erreur ! En réalité, le montant de 10 640,3 millions de dinars correspond au remboursement total de la dette extérieure par l’ensemble des acteurs économiques et pas seulement l’État.

Pour avoir une idée plus juste, il faut revenir aux chiffres du service de la dette programmée dans le budget de 2023 qui s’élevaient à 8 720,6 MD alors qu’en fait, 11 715 MD ont été effectivement remboursés d’après les données de la Banque centrale (voir les informations dans la première capture).

Concernant les importations, on a prétendu que le remboursement de la dette n’avait pas été réalisée au détriment de l’importation de certaines denrées alimentaires et matières premières semi-transformées. Erreur ! Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), il y a effectivement eu une baisse de certaines importations (blé dur, sucre). D’autres matières premières connaîtront également une diminution d’ici la fin de l’année (voir captures).

Et pour terminer concernant la soutenabilité de la dette, on a prétendu que la capacité de l’État à rembourser sa dette signifiait qu’elle était soutenable or une dette peut être remboursée sans pour autant être soutenable. Malheureusement, la situation actuelle de la dette publique est préoccupante, car le taux d’évolution de la dette dépasse celui de la croissance économique ce qui en fait une dette insoutenable.”

Et Aram Belhadj de conclure : “Espérons que la bonne foi prévaudra toujours. Et souvenons-nous que nous sommes tous humains et susceptibles de commettre des erreurs”.

Aram Belhadj Traduit par WMC