L’Afrique du Nord, et plus particulièrement l’Égypte, domine le classement des meilleures banques. La région comprend le siège de 43 des 100 banques et l’Égypte est le siège de 19 banques.
Le Maroc obtient également de bons résultats avec neuf banques dans le top 100, dont plusieurs banques vedettes qui ont grimpé dans le classement. Elle est suivie par la Tunisie (huit banques) et l’Algérie (sept banques). C’est en partie grâce à l’excellente gestion de nombreuses banques régionales, qui ont prospéré malgré une période de volatilité.
Cependant, un trading difficile a généralement conduit à des bénéfices plus faibles par rapport aux classements précédents.
Cette année, le ROE du Crédit Agricole du Maroc est proche de 0%. La Banque nationale d’Égypte domine à nouveau le classement régional et arrive en deuxième position en Afrique avec des fonds propres de catégorie 1 de 7 à 5 milliards de dollars en juin 2023, en hausse par rapport au classement de l’année dernière qui utilisait les résultats de juin 2021 comme les derniers résultats disponibles, lorsque le capital était de 73 milliards de dollars.
C’est d’autant plus impressionnant que la période intègre des baisses significatives de la valeur de la livre égyptienne par rapport au dollar, notamment en mars et octobre 2022 et en janvier 2023.
On estime que les banques égyptiennes détiennent d’importantes réserves en devises étrangères, ce qui atténue certains des effets des fluctuations monétaires, et la réglementation bancaire les tient à l’écart de certaines activités plus risquées.
L’élimination de l’écart entre les taux officiels et les taux du marché noir a permis aux banques de bénéficier d’une activité de change florissante.
L’année en cours voit également un programme du FMI de 8 milliards de dollars pour l’Égypte et quelque 35 milliards de dollars de flux d’investissements en provenance des Émirats arabes unis, après une année au cours de laquelle les banques ont prêté massivement au gouvernement et ont été exposées aux risques de liquidité du gouvernement.
La banque marocaine Attijariwafa se hisse à la deuxième place dans la région et à la troisième place sur le continent, suivie par la Banque Centrale Populaire, qui est cinquième en Afrique.
Les banques ont continué de constituer de solides réserves en termes de provisions pour créances douteuses, et la hausse des taux d’intérêt continue d’augmenter les bénéfices.
La Banque Misr d’Égypte est retombée à la sixième place du continent, contre la troisième place en 2023, et ses fonds propres de catégorie 1 sont passés de 7,2 milliards de dollars en décembre 2021 à 5 milliards de dollars selon les résultats de décembre 2022.
Le groupe marocain Bank of Africa – BMCE a grimpé d’une place dans le classement continental pour se retrouver à la dixième place, avec des fonds propres de catégorie 1 atteignant 3,2 milliards de dollars en décembre 2023, contre 2,8 milliards de dollars un an plus tôt.
Les géants bancaires publics algériens sont la Banque Extérieure d’Algérie (inchangée à la neuvième place sur le continent), la Banque Nationale d’Algérie (en baisse d’une place à la neuvième place) et le Crédit Populaire d’Algérie qui se classe 18e sur le continent. Il était absent du tableau en 2023 mais s’est classé 20e dans le classement 2022.
Les principales banques tunisiennes sont la Banque Internationale Arabe de Tunisie (35ème sur le continent) et la Banque Nationale Agricole (37ème sur le continent). Au cours de l’année 2023, le gouvernement s’est tourné de plus en plus vers les banques pour ses besoins de financement. Les bénéfices des banques ont augmenté avec la hausse des taux d’intérêt, mais elles ont été exposées au risque souverain, notamment par le biais d’obligations en monnaie locale et de prêts au ministère des Finances, selon Fitch Ratings.
Moktar Lamari, Economics for Tunisia