L’économiste Ridha Chkandali a présenté, le jeudi 3 octobre 2024, une stratégie innovante pour lutter contre l’inflation et réduire les déficits énergétiques et commerciaux de la Tunisie. Selon lui, la Banque centrale devrait accorder un prêt direct à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG), afin que cette dernière puisse offrir des prêts avantageux aux citoyens pour l’achat de panneaux photovoltaïques.
Lors de son intervention sur l’émission “EcoMag” d’Expressfm, Chkandali a expliqué que la STEG prendrait en charge le remboursement du prêt via les paiements liés aux panneaux solaires. Cette initiative permettrait non seulement de réduire les coûts énergétiques pour les ménages et les entreprises, mais aussi de maîtriser l’inflation. En effet, une telle démarche contribuerait à diminuer les importations de gaz algérien, réduisant ainsi le déficit énergétique du pays.
Cependant, Chkandali a exprimé ses inquiétudes concernant la récente augmentation des droits de douane sur les panneaux photovoltaïques importés, qui sont passés de 10 à 30 %. Selon lui, cette hausse risque d’alourdir le coût de ces équipements et de dissuader les Tunisiens, ainsi que les entreprises, de les adopter.
Il a expliqué que la justification officielle de cette mesure est la protection de l’industrie locale, dont la production reste cependant limitée et à faible valeur ajoutée. Il a ajouté que le soutien à ces industries devrait être pris en charge directement par l’État, sans priver les familles tunisiennes de l’accès à des solutions énergétiques renouvelables.
Pour conclure, Chkandali a critiqué la protection excessive de quelques industriels au détriment de la population entière. « Si la production nationale de panneaux solaires est suffisante, pourquoi alors avoir recours à l’importation ? » a-t-il questionné. Selon lui, l’augmentation des droits de douane fera grimper les coûts, affectant ainsi l’acquisition des équipements solaires par les Tunisiens.