Dans une allocution prononcée au nom du président de la République Kaïs Saïed, à l’ouverture du XIXe Sommet de la Francophonie, vendredi, à Paris, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, s’est félicité du succès réalisé par la Tunisie pendant sa présidence du Sommet de la Francophonie de 2022.
“Deux ans après la tenue en novembre 2022 du Sommet de la Francophonie dans la belle île de Djerba, désormais inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, je ne peux que me réjouir du bilan largement satisfaisant et des avancées tangibles dans le renforcement et l’élargissement de la coopération au sein de l’espace francophone”, a dit le chef du gouvernement.
La cérémonie d’ouverture du XIXe Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, qui a eu lieu au Palais Villers-Cotterêts, a vu la passation de la présidence de la Francophonie de la Tunisie à la France.
Kamel Maddouri a mis en avant les efforts déployés par la Tunisie pour assurer une mise en œuvre effective des résultats et des actions convenues en faveur du renforcement de l’action francophone dans ses aspects multidimensionnels d’interculturalité, de promotion de l’égalité femmes-hommes, de la priorité accordée aux jeunes ainsi que du développement du partenariat dans les domaines économique, technologique et scientifique.
Il s’est dit réjoui de voir le présent Sommet de Villers-Cotterêts s’inscrire dans la continuité du Sommet de Djerba et soulever des thématiques communes, centrées sur les enjeux du numérique et les questions de l’emploi, de l’innovation, de l’entreprenariat et des échanges culturels dans l’espace francophone.
“Ce n’est donc pas un hasard que la Tunisie se trouve fortement représentée tant au niveau du segment officiel du Sommet de Villers-Cotterêts que celui des événements organisés parallèlement au Sommet, en particulier, le village Francophone, le Forum FrancoTech, mais également dans les nombreuses manifestations qui se tiennent tout au long de cette semaine à l’initiative des acteurs de la Charte de la Francophonie”.
Il a insisté sur la nécessité de s’atteler à concevoir et à renforcer les moyens de financement de projets créatifs dans l’espace francophone. “Des mesures concrètes et pratiques demeurent nécessaires pour accompagner les jeunes entrepreneurs, qui aspirent à des lendemains meilleurs”.
Pour le chef du gouvernement, cela devrait se traduire notamment par les facilités qui peuvent être accordées en matière de déplacement des jeunes que ce soit pour la poursuite d’études supérieures ou pour parfaire une formation ou accomplir des stages professionnels ou scientifiques.
“Car créer et entreprendre en Français impliquerait également la nécessité de favoriser une plus grande mobilité des jeunes dans l’espace francophone et fluidité de la circulation des ressortissants de nos pays en particulier pour les entrepreneurs, les artistes et les étudiants”, a-t-il dit.
Sur un autre plan, Kamel Maddouri estime nécessaire pour la communauté francophone de jouer son rôle dans la recherche de solutions aux crises survenant un peu partout dans le monde, affirmant le rejet de toute immixtion dans les affaires internes des pays. “Le principe du respect mutuel et de la souveraineté des Etats est sacro-saint. Il est impératif, pour tous, d’y souscrire”, a-t-il soutenu.
Kamel Maddouri a exprimé l’indignation et la profonde inquiétude de la Tunisie face au génocide mené contre les Palestiniens à Gaza depuis presque un an.
“Notre position demeure constante et ferme en faveur du droit du peuple palestinien à recouvrer ses droits légitimes, non négociables et imprescriptibles, à la tête desquels le droit à l’édification d’un Etat indépendant jouissant d’une souveraineté totale sur l’ensemble de son territoire avec pour capitale El Qods”.
Le chef du gouvernement a, également, exprimé la vive préoccupation de la Tunisie face à l’escalade dangereuse au Liban qui risque à tout moment, a-t-il alerté, d’enliser l’ensemble de la région dans “une hécatombe sans nom et qui ne doit pas nous laisser indifférents”.
Il a appelé la communauté internationale, les nations éprises de paix et de coexistence pacifique à agir prestement au risque d’un embrasement général aux retombées imprévisibles.
Kamel Maddouri a formé le souhait que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) puisse, à l’instar des autres organisations internationales et régionales, s’exprimer sur l’urgence de décréter un cessez-le-feu immédiat au Moyen-Orient et la nécessité de réaliser une paix équitable et durable dans l’ensemble de la région.
Il a émis le souhait de voir ce XIXème Sommet donner un nouvel élan à l’action francophone en harmonie avec les valeurs de solidarité, de tolérance, et de justice que porte la Francophonie, offrir de nouveaux horizons et répondre aux attentes des populations.
Il a exprimé ses vœux de plein succès à la France dans son nouveau mandat à la tête de l’OIF en vue d’un plus grand rayonnement de la Francophonie dans le monde.