Il est “très probable” que la Banque centrale européenne (BCE) décide ce mois-ci d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt, a déclaré François Villeroy de Galhau dans un entretien au journal italien La Repubblica publié lundi, tout en rappelant que l’institution gardait “toutes les options” sur la table.
A la question de savoir si une réduction supplémentaire des coûts d’emprunt devait être attendue lors de la prochaine réunion de la BCE, le 17 octobre, François Villeroy de Galhau a souligné que la présidente de l’institution, Christine Lagarde, a ouvert la voie à cette hypothèse lorsqu’elle s’est exprimée lundi dernier devant le Parlement européen.
Rappelant que la principale donnée prise en compte par la BCE était l’inflation, le gouverneur de la Banque de France a noté que les pressions inflationnistes s’étaient atténuées plus qu’attendu en septembre.
“La balance des risques a bougé. Au cours des deux dernières années, notre principal risque était de dépasser notre objectif de 2%” d’inflation, déclare-t-il dans l’interview. “Désormais, nous devons également prêter attention au risque opposé (…) du fait d’une croissance faible et d’une politique monétaire stricte pendant trop longtemps”.
François Villeroy de Galhau note que “la victoire contre l’inflation est en vue” mais prévient contre toute “complaisance”.
“J’ai fermement défendu lors de notre dernier Conseil des gouverneurs (en septembre) de maintenir toutes les options pour octobre, et avec raison”, déclare-t-il, ajoutant ne pas vouloir délaisser une “approche pragmatique”, réunion par réunion, comme répété cette année par la BCE.
Ingerrogé sur la possibilité que la BCE opère une baisse des taux plus agressive, à l’image de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a opéré en septembre une baisse de 50 points de base, François Villeroy de Galhau a préféré se focaliser sur le taux terminal, citant les prévisions du marché – des taux attendus à 2% ou moins d’ici la fin 2025.
Par ailleurs, si elle est à “surveiller étroitement”, la situation “très volatile” au Proche-Orient n’affectera “pas forcément” la politique monétaire de la BCE, à condition que la hausse des prix du pétrole soit temporaire et ne soit pas constatée dans l’inflation de base, dit-il.