Le rapport des mouvements de protestation et des violences en Tunisie pour le mois de septembre 2024 met en lumière une augmentation notable des mobilisations sociales avec 273 mouvements, soit une hausse de 16 % par rapport au mois d’août. Plus de 50 % des revendications concernent des problèmes professionnels en suspens depuis plus de dix ans, malgré les promesses du gouvernement d’éradiquer le travail précaire.
Les secteurs de l’éducation et des chantiers publics ont été particulièrement actifs. Les enseignants contractuels, les encadrants et les ouvriers de chantiers ont mené des manifestations quasi quotidiennes, réclamant la régularisation de leur statut. Par ailleurs, 49 mouvements étaient liés à des accords non appliqués, et 34 autres à des revendications d’emploi, principalement de diplômés sans emploi.
En septembre, les protestations ont également pris une dimension économique et sociale, avec des citoyens dénonçant la hausse des prix, les coupures d’eau et la dégradation des services publics. Des manifestations pour le droit à un environnement sain, au transport et à des services de qualité ont également été recensées. De plus, les élections présidentielles ont déclenché une série de mobilisations en faveur des droits politiques et civils.
Le rapport souligne que Tunis, avec 56 mouvements, est redevenue la région la plus contestataire, suivie de Gafsa et Kairouan. La capitale a concentré la majorité des mouvements, principalement en raison de la proximité avec les ministères et autres institutions étatiques.
Le mois de septembre a aussi été marqué par une recrudescence des suicides et tentatives de suicide, passant de 8 en août à 17 en septembre, majoritairement chez les jeunes hommes âgés de 20 à 40 ans. Les actes de violence ont également augmenté, le plus souvent dans des espaces publics, et étaient commis dans 88 % des cas par des hommes.