Le Théâtre des Régions de la Cité de la Culture Chedly Klibi a résonné jeudi soir des notes musicales et des traces artistiques d’un artiste dont l’âme, à travers sa musique et son pinceau, a été mise à l’honneur.

Sous le titre “Ouanés Khligene : l’Ami du Bonheur”, une soirée émouvante, teintée de nostalgie, de souvenirs et d’émotions, a marqué l’hommage vibrant rendu à la mémoire de Ouanés Khligene, disparu le 22 juillet 2024, mettant en lumière non seulement ses compostions musicales mais aussi en exposant plusieurs de ses œuvres d’art plastique, illustrant ainsi l’amour d’un musicien et peintre pour l’art et la beauté de l’âme.

La soirée a débuté par la projection d’un court-métrage retraçant le parcours prolifique de cet artiste aux multiples talents avant de laisser place à une prestation de l’Orchestre Symphonique Tunisien, avec lequel il avait tissé sa première collaboration en 1992, pour l’œuvre “Touareg” (pour soprano et orchestre).

Sous la direction des trois chefs d’orchestre, les maestros Kamel Ferjani, Fadi Ben Othman et Chadi Garfi, l’Orchestre a interprété une sélection des œuvres musicales les plus emblématiques de Ouanés Khligene, dont notamment “Nichabûrk” (composition pour cordes, 2001), “El Bostan”, “Ya zahr ellaymoun”…

Accompagné par le Chœur de l’Opéra de Tunis, un florilège d’artistes de différents registres musicaux a participé à cette soirée en l’occurrence Mounir Mahdi, Henda Ben Chaabane, Slim Jaziri, Haythem Hadhiri, Mehdi Dhaker, Rihab Sghaier, Nada Mahmoud, Mongia Sfaxi et Oumayma Haouet.

Né à Bizerte le 30 mai 1958, Ouanés Khligene, dès son jeune âge, alors qu’il poursuivait sa scolarité en Algérie, a composé des textes scolaires en arabe et en français. Ses premiers pas dans la création musicale remontent à ses années de lycée à Bizerte, où il a composé des morceaux qu’il avait lui-même écrits.

Installé à Tunis en 1979, Ouanés Khligene a rejoint la Troupe de la Ville de Tunis pour la musique arabe en tant que violoniste, sous la direction de l’artiste Mohamed Garfi. En 1982, il s’inscrit à l’Institut Supérieur de Musique, où il entame une carrière artistique marquée par des collaborations avec ses amis Hamadi Ajimi, Fayçal Karoui et Kamel Ferjani, avec qui il a cofondé l’Ensemble de Musique Méditerranéenne, pour lequel il composa en 1991 la pièce “Watani” (pour chœur et orchestre).

Compositeur prolifique, il a laissé derrière lui une œuvre considérable, qu’il s’agisse de compositions pour des orchestres comme l’Orchestre Symphonique Tunisien, de créations pour des pièces de théâtre ou encore de bandes originales pour le cinéma, la télévision et la radio. Tout au long de son parcours, Ouanés Khligene a insufflé une touche personnelle à chacune de ses compositions, qui résonnent encore dans le cœur de ceux qui ont eu la chance de les écouter.