« Un nouveau référentiel d’habilitation basé sur le potentiel d’employabilité vient d’être créé et devra être respecté par l’ensemble des universités lorsqu’elles auront à soumettre leurs offres de formation pour être habilitées à la délivrance d’un diplôme national et ce, à partir de la rentrée de septembre 2025 », a annoncé jeudi Ahmed Cheikh Larbi, Chef de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
S’exprimant à l’ouverture des travaux d’une journée de réflexion sur « Le partenariat Entreprise-Université moteur de développement » organisée à Tunis à l’initiative de la chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF), le responsable a précisé que ce nouveau référentiel d’habilitation a été créé au niveau de la direction générale de la rénovation universitaire et a été validé par toutes les instances de l’enseignement supérieur.
« Chaque offre de formation sera donc montée à partir de l’analyse préalable de l’employabilité potentielle dans le secteur et sur l’identification des métiers et compétences disciplinaires avec l’appui inconditionnel des partenaires du monde de l’entreprise », a-t-il expliqué.
Et d’ajouter « Chaque étudiant aura ainsi une formation complète avec une forte dose de soft skills et un apprentissage des techniques de communications écrites et orales dans les deux langues française et anglaise ».
Selon Ahmed Cheikh Larbi le nouveau référentiel est le fruit d’un travail de trois ans pour l’élaboration d’un programme et d’orientations stratégiques avec des objectifs pour 2030 et 2035 afin de baliser le chemin pour l’université transformatrice.
« En effet, une université transformatrice repose sur quatre composantes essentielles à soir l’université professionnalisante qui met en avant l’identification des besoins du marché de travail, des besoins en champs de métiers, des besoins en compétences disciplinaires et en compétences personnelles pour chaque étudiant, l’université entrepreneuriale qui offre à chaque étudiant la formation initiale idoine et les conditions favorables d’une incubation pour qu’il puisse créer d’une manière efficace son entreprise, l’université numérique qui intègre toutes les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle et qui s’appuie sur les pédagogies numériques et l’université inclusive qui permet à chaque étudiant de réussir son parcours académique et lui donne les moyens de réussir sa carrière professionnelle ».
Dans ce contexte, Ahmed Cheikh Larbi a signalé que chaque formation devra, désormais, répondre aux quatre composantes de l’université transformatrice.
Par ailleurs, le responsable a mis l’accent sur l’importance du partenariat avec le monde de l’entreprise rappelant qu’à chaque fois que le ministère a été sollicité par des groupes d’entreprises pour créer une formation spécifique, la réponse du département a été rapide citant comme exemples la création d’un master en industrie 4.0 pour le monde de l’industrie pharmaceutique et pour le secteur du textile, la création d’un master en propriété intellectuelle, en gestion de la technologie en propriété industrielle et en sécurité routière.
Il a également rappelé que dans le cadre de la loi de finances de 2023 le ministère de l’enseignement supérieur a « milité » pour que toute entreprise qui finance les aspects de recherche pour ses propres besoins ait un abattement fiscal de 200 mille dinars et dans la loi de finances de 2024 ce montant est passé 400 mille dinars.
Pour sa part, Khelil Chaïbi, président de la CCITF a souligné que le partenariat Entreprise-Université moteur de développement est un sujet d’une importance capitale pour la promotion d’une synergie créatrice entre le monde de la recherche et celui de la production.
« Aujourd’hui, l’université est appelée, plus que jamais, à imposer la recherche scientifique et l’innovation dans le marché afin d’atteindre l’objectif d’une coopération gagnant-gagnant », a-t-il dit signalant que la recherche scientifique représente un facteur déterminant de création de richesse et de développement économique.
Des chefs d’entreprises et des universitaires ont pris part à cette journée de réflexion.