La Banque Centrale anticipe une croissance économique de 1,6% en 2024

Au cours de l’année 2024, l’activité économique devrait être marquée par une accélération modérée de (+1,6%), selon les prévisions publiées, vendredi, dans le rapport annuel de la Banque Centrale pour l’année 2023.

Cette évolution reflète la reprise attendue du secteur agricole grâce à l’amélioration des conditions climatiques qui devraient profiter aux principales filières agricoles, notamment, la céréaliculture et l’oléiculture, ainsi, que la résilience des services marchands, quoiqu’à un rythme élevé que l’année précédente.

Toutefois, l’activité industrielle devrait baisser en 2024 à la suite de la contraction de celle du secteur industriel, en rapport avec l’impact de la faiblesse de l’activité de la Zone Euro sur les industries manufacturières exportatrices, les difficultés persistantes au niveau du secteur des hydrocarbures, en l’absence d’IDE et de nouvelles découvertes de gisements, ainsi que la faiblesse de l’activité des mines, phosphates et dérivés, outre la poursuite de la baisse de l’activité de la construction, indique le rapport de la BCT.

Une croissance quasi-nulle de l’économie nationale en 2023

En 2023, l’économie nationale a affiché une croissance quasi-nulle, principalement impactée par une sévère récession dans le secteur agricole, fortement affecté par des conditions climatiques défavorables.

« Cette situation a été aggravée par le déclin persistant de l’activité industrielle non manufacturière ainsi que par les faibles performances du secteur manufacturier », selon l’analyse de la BCT.

Néanmoins, une dégradation plus marquée de la croissance a été évitée, grâce à la bonne tenue du secteur des services et à l’apport positif des impôts nets de subventions.

En conséquence, la croissance économique n’a atteint que 0,2% en 2023, bien en deçà des 2,8% enregistrés en 2022 et du taux de croissance de 4,5%, pré-pandémique, de 2021.

Selon le document de la BCT, le secteur agricole, fortement dépendant de l’irrigation, a marqué le rythme du ralentissement économique. Ce secteur a connu une contraction significative de 16,1%, faisant suite à une croissance modeste de 1,0% en 2022, et a ainsi retranché un point de pourcentage à la croissance globale.

Et de préciser que la principale cause de cette régression est attribuée à une sévère sécheresse depuis quatre ans, engendrant une crise hydrique de grande ampleur. Les répercussions ont été significatives sur la production agricole dans ses différentes filières, mais ont été particulièrement sévères sur les grandes cultures.

Dans ce contexte, la saison agricole 2022-2023 a connu une nette contraction de la récolte céréalière qui a été ramenée à 550 mille tonnes contre 1790 mille réalisées la saison écoulée, soit une perte de plus des deux-tiers.

Également, la production de l’huile d’olive et celles des dattes et des agrumes se sont repliées de 9,6%, 7,6% et 17,1%, pour se situer, respectivement, à 217 mille, 340 mille et 290 mille tonnes, contre 240 mille, 368 mille et 350 mille tonnes durant la saison précédente.

Il faut noter qu’en dehors du secteur agricole, l’activité économique tunisienne a, également, enregistré un ralentissement progressant ainsi de +2,2% contre +3,1% en 2022.