La Tunisie a abandonné sa politique de limitation des naissances au profit d’une planification des grossesses, selon Mohamed Douagi, directeur général de l’Office national de la famille et de la population (ONFP).
Cette approche vise à réduire la mortalité maternelle et infantile, tout en prévenant les grossesses non désirées et les complications liées aux grossesses répétées. L’ONFP s’approvisionne régulièrement en moyens contraceptifs qu’elle distribue gratuitement dans ses centres régionaux et autres structures de santé.
Malgré des contraintes, l’ONFP continue de fournir des services médicaux et éducatifs sur la santé reproductive. Elle sensibilise également sur le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, ainsi que sur la violence à l’égard des femmes, via des caravanes de santé mobiles et des actions menées dans divers lieux publics. Chaque année, l’ONFP réalise près de 110 000 examens cliniques, couvrant environ 7 % de la population ciblée.
L’ONFP gère 24 délégations régionales, 37 centres de santé reproductive et plusieurs centres de dépistage du sida, et offre également des services adaptés aux personnes en situation de handicap.
Cependant, l’institution fait face à de sérieux défis, notamment un manque de ressources humaines et des infrastructures vieillissantes. Depuis 2017, 250 employés sont partis à la retraite sans être remplacés, affectant la performance des services, notamment dans les régions éloignées. Le vieillissement du personnel, notamment des sages-femmes et éducateurs, limite également leur mobilité.
Malgré ces défis, des efforts sont déployés pour relancer l’ONFP, avec l’approbation récente de 51 nouveaux recrutements dans le cadre de la loi de finances 2025. Le gouvernement affiche une volonté de résoudre ces problèmes pour que l’ONFP puisse pleinement jouer son rôle dans la planification familiale et la santé reproductive.