Start-UPAprès les médecins, les ingénieurs, les universitaires et les paramédicaux, c’est au tour des startuppeurs de quitter le pays et d’aller évoluer dans des espaces plus accueillant et plus rémunérateurs. La tendance est désormais visible. Dès qu’ils émergent et grandissent un petit peu, ils ont tendance à quitter le pays pour la levée de fonds.

Mention spéciale pour les startuppeurs haut de gamme,  les pays industriels déroulent le tapis rouge pour les accueillir. C’est le cas de la France. Ce pays dispose d’une gamme de mécanismes pour accompagner les startups en Tunisie et pour faciliter leur installation dans l’hexagone.

Le cas de deux startups méritent qu’on s’y attarde, du moins à titre indicatif.

Quant Business France aide Wattnow à s’installer à Toulouse

Il y a la startup tunisienne Wattnow, entreprise innovante  spécialisée dans les systèmes de gestion de l’énergie. Les solutions qu’elle développe sont basées sur l’Intelligence artificielle (IA). Elles sont destinées à aider les entreprises à optimiser leur consommation d’énergie, réduire les coûts, et minimiser les émissions de carbone à travers un compteur électrique intelligent et connecté qui permet de suivre leur consommation et d’être alerté de variations inopinées et d’agir en conséquence.

Wattnow fait partie des startup tunisiennes, qui ont été soutenues par le secteur privé français et ont été aidées par Business France dans leur implantation en France.

En Tunisie, c’est la filiale de l’opérateur français Orange Tunisie qui a aidé la startup par le canal de son centre d’incubation Orange Fab à émerger et à trouver les premiers marchés. Dès sa sortie, Wattnomm a décroché les premiers contrats avec l’UBCI (banque), Monoprix et Sfarna en Tunisie.

“Dès qu’ils émergent et grandissent un petit peu, ils ont tendance à quitter le pays pour la levée de fonds.”

Wattnow devait être aidée ensuite par Business France, établissement public français chargé du développement international des entreprises françaises, des investissements internationaux en France et de la promotion économique de la France, pour s’implanter à Toulouse en France.

Une fois installée en France, Wattnow est parvenue à lever d’importants fonds. Elle a pu le faire en 2024 , à deux reprises. La  première fois en mars 2024 (1,3 millions de dollars) et la seconde au mois de septembre courant. Il s’agit de plusieurs millions de dollars. Le chiffre exact   n’a pas été toutefois révélé.

La startup franco tunisienne Kumulus chouchoutée

La seconde entreprise innovante accompagnée par les français, est Kumulus, start-up franco tunisienne qui conçoit des machines qui créent de l’eau potable à partir de l’air.

Kumulus a été fondée en 2021, à aqint Mandé (banlieue de Paris). Elle propose à ses clients (hôtels, bureaux, entreprises) de fournir de l’eau potable, économique et durable, grâce à sa machine qui condense l’humidité présente dans l’air ambiant (jusqu’à 30 litres d’eau par jour).

“C’est le cas de la France. Ce pays dispose d’une gamme de mécanismes pour accompagner les startups en Tunisie et pour faciliter leur installation dans l’hexagone.”

Incubée par Act’in Cube de ACTIA Group qui a une filiale implantée à l’Ariana en Tunisie, Kumulus dispose d’une équipe d’une quinzaine de personnes réparties entre la Tunisie, la France et l’Espagne. Elle a réalisé, en 20pour attirer ls talents22, une première levée de fonds de 1 Million d’euros.

L’entreprise, récompensée par plusieurs institutions pour son innovation, a livré 30 machines en Tunisie et en France et doit prochainement lancer une deuxième levée de fonds afin de poursuivre le développement de son activité à l’étranger.

La France a mis en place des mécanismes pour attirer les talents

Au rayon de la logistique mise en place en Tunisie, rappelons qu’ACTIA Tunisie héberge avec l’appui technique d’Expertise France, l’incubateur ActinCube. Ce dernier est dédié à  l’accompagnement des start-ups et projets technologiques dans les domaines du prototypage, de l’industrialisation et de la commercialisation de leurs produits.

Ce programme est soutenu par le projet FAST Tunisie, financé par l’AFD et mis en œuvre par la Caisse des Dépôts et Consignations tunisienne (CDC).

“Conséquence : à priori, ils quittent le pays par nécessité.”

En France, les startups tunisiennes sont accompagnées et entourées de tous les égards. Dans le cadre de son programme recherche de talents, la France a institué le visa long séjour (VLS) mention « passeport talent – chercheur ». Ce visa permet d’obtenir la carte de séjour pluriannuelle “passeport talent”. Ce document a été  créé pour simplifier l’installation des étrangers salariés ou non-salariés qui veulent contribuer à l’attractivité économique de la France.

Cela pour dire in fine, au regard de la qualité des innovations qu’ils créent et de leur fort potentiel de développement, les startuppeurs tunisiens, confrontés à des besoins de financement colossaux que la Tunisie ne peut pas leur fournir, sont obligés de s’installer là où les levées de fonds sont possibles. Conséquence : à priori, ils quittent le pays par nécessité.