“La participation d’une délégation tunisienne aux assemblées annuelles 2024 du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale à Washington intervient dans une conjoncture économique cruciale et constitue une réelle opportunité pour renforcer les relations et rétablir la confiance entre les deux parties”, a indiqué, Samir Trabelsi, Professeur de comptabilité et de gouvernance, au sein de Brock University au Canada.
Et d’enchaîner “les discussions avec le FMI ne se sont pas arrêtées et ne s’arrêteront pas, la Tunisie étant membre du FMI”.
Toujours selon lui, “la présence du ministre de l’économie et de la planification et du gouverneur de la BCT aux assemblées, témoigne que le dialogue avec le FMI et la BM n’est pas temporaire, mais plutôt une coopération continue qui vise à renforcer la stabilité économique de la Tunisie. Cette participation permettra aux responsables tunisiens d’interagir directement avec les bailleurs de fonds internationaux et de tirer des leçons des expériences d’autres pays”.
Trabelsi a souligné “l’impératif pour la Tunisie de saisir l’occasion de ces assemblées pour mettre en exergue sa disposition à travailler de manière durable pour réaliser ses objectifs nationaux et transformer les défis économiques en opportunités pour stimuler la croissance”, ajoutant que “la coopération entre la Tunisie et les institutions internationales devrait être basée sur un dialogue d’égal à égal qui sert les intérêts des deux parties, tout en respectant la souveraineté de la décision nationale”.
Trabelsi a, par ailleurs, estimé que ” la Tunisie a besoin de renforcer continuellement le dialogue avec le FMI et la BM compte tenu des défis auxquels elle est confrontée”, notant que “la délégation tunisienne œuvre, lors de ses réunions, à présenter la vision de la Tunisie pour les réformes économiques nécessaires – une vision qui prend en compte l’aspect social- et à attirer plus d’investissements afin de réaliser le développement durable“.
“La participation aux réunions du FMI et de la BM ne doit pas se limiter à attirer des financements, mais doit aussi représenter l’occasion pour la Tunisie, de construire des relations stratégiques avec les bailleurs de fonds et discuter des moyens d’améliorer sa gouvernance financière pour servir ses objectifs de développement et de stabilité économique” a-t-il soutenu.
“Dans cette optique, les solutions proposées doivent s’éloigner des modèles standardisés et tenir compte des spécificités socio-économiques de la Tunisie, ce qui garantit l’élaboration de politiques réalistes conformes aux priorités nationales de développement, telles que l’amélioration du niveau de vie, le renforcement des possibilités d’emploi et le soutien aux classes vulnérables et moyennes » a-t-il déclaré, considérant que cette approche contribuerait à renforcer l’acceptation sociétale des réformes et à atteindre la stabilité sociale et économique attendue”.
Trabelsi estime, par ailleurs, que “le partenariat avec les institutions internationales doit reposer sur un cadre de responsabilité mutuelle, qui traduit l’engagement de la Tunisie à mettre en œuvre les réformes convenues, et celui des institutions internationales à fournir le soutien technique et financier nécessaire. “Bien au-delà d’un simple financement conditionnel, les partenariats internationaux se transforment ainsi en de véritables relations de coopération qui soutiennent la souveraineté nationale et stimulent le développement global” a-t-il conclu.
Les assemblées annuelles 2024 du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale se tiennent du 21 octobre au 26 octobre à Washington (Etats-Unis) avec la participation de 191 pays. Ces réunions rassemblent environ 10 000 participants entre ministres des finances et de l’économie, représentants de gouvernements, gouverneurs de banques centrales, économistes, universitaires et représentants de la société civile pour discuter des défis économiques actuels du monde.