Le monde académique et  l’univers de l’entreprise trouveraient un terrain d’entente et de progrès dans la recherche collaborative. Méditer sur l’expérience de Thomas Edition fut la perle de l’évènement. Il est vrai que son laboratoire fut dénommé ‘’l’usine à inventions’’. Cela a donné le strike au format de partenariat à rechercher entre l’université et l’entreprise.

C’est l’esprit qui a prévalu lors de la journée d’étude organisée par la chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso Française( CCITF) dont le thème est ainsi formalisé : ‘’Partenariat Université-Entreprises : Un moteur de développement’’. Tout donne à croire que le double souci de qualité de la recherche scientifique associé à celui de la qualité de l’innovation en entreprise serait structurant pour le devenir de l’économie. Redresser l’employabilité des diplômés du supérieur et tonifier la compétitivité de l’entreprise est certes, sont deux objectifs convergents constituant une voie de progrès.

La recherche : un terrain commun aux deux partenaires

Connecter l’université à l’entreprise se bâtit idéalement autour des projets de recherche. Les divers participants à l’évènement convenaient  que les savoirs techniques ont beaucoup joué dans le développement des sciences. Cela a mis du temps pour cheminer vers la forme la plus achevée à savoir le Technopark.

L’immersion des chercheurs académiques dans les laboratoires techniques d’entreprises sont une voie féconde. Quand les chercheurs dans leurs laboratoires universitaires travaillent sur des problématiques coupées du monde pratique, leurs efforts sont certes couronnés par des publications dans les revues scientifiques. Et d’ailleurs en la matière la Tunisie s’est illustrée sur le plan continental.

Mais cela tout en étant nécessaire n’est pas suffisant. Le plus important est de déboucher sur des innovations techniques ou technologiques. Les découvertes de la science en leur état originel ne sont pas applicables. Et c’est illustré par un adage ‘’les principes de la mécanique ne débouchent pas sur des machines’’. Et bien au-delà, les brevets déposés seraient sans utilité sur l’économie s’ils ne sont pas convertis en brevets utilisés. Les pouvoirs publics en France et en Tunisie sont convaincus de la nécessité du financement de pareils partenariats. La question est de savoir comment les optimiser.

L’expérience MobiDoc et PostDoc

Le projet CIFRE, a été initié en France depuis 43 ans et il est toujours d’actualité. Des institutions aussi prestigieuses que L’Ecole des mines et l’université Paris Dauphine, y sont particulièrement engagées. Et la combinaison est toujours tripartite : Une entreprise, un candidat doctorant et un laboratoire de recherche. Ce sont là les déterminants de la recherche collaborative. Et en bout de chaine 85% des projets sont couronnés par la finalisation d’un partenariat effectif dont 75% se font avec le secteur privé.

Pourtant la part de ce dernier dans le financement des projets est à peine de 10%. En Tunisie l’expérience a démarré avec les formules Mobidoc et Post Doc. Près de 500 laboratoires universitaires ont rejoint les deux formules. Et c’est l’ENIT qui a beaucoup parié sur cette expérience.

Toutefois l’ADENIT Association des anciens de l’Ecole, déplore que l’afflux des chercheurs a baissé de 800 doctorants à 186 récemment. Ajouter à cela que seuls deux sponsors à savoir la STEG et ACTIA (unité de fabrication de pièces autos) apportent leurs concours à l’heure actuelle ce qui laisse l’essentiel du financement à la charge de l’Etat.

Récemment SAFRAN les a rejoints. Les deux formules actuelles appellent une mise à jour. Et d’ailleurs un protocole de coopération a été signé entre la CCITF et le ministère de l’Enseignement supérieur dans cette perspective. Il faut bien admettre que la 5ème révolution sera collaborative. Elle ferait cette jonction, tant espérée entre une qualité de formation à l’université avec des emplois de qualité, en entreprise.

Ali Driss