Depuis l’instauration de la TVA sur les transactions immobilières en Tunisie en 2018, les ventes ont plongé de 55 %, selon Hechmi Mlayani lors de son intervention sur Radio ExpressFM, président de la Chambre des promoteurs immobiliers de Sousse. Les ventes des entreprises cotées en bourse ont, elles aussi, reculé de 50 à 55 % par rapport aux niveaux de 2017-2018, avant de se stabiliser à environ 40 % de baisse. Cette crise laisse environ 5 000 appartements invendus, principalement dans le Grand Tunis, et menace jusqu’à 800 000 emplois dans le secteur.
La dette cumulée des promoteurs immobiliers et des acquéreurs atteint désormais près de 18 milliards de dinars. Avec la TVA qui devrait passer de 13 % à 19 %, Mlayani anticipe une perte annuelle de 6 500 emplois, ce qui affecterait particulièrement les classes moyennes dont le pouvoir d’achat ne suit pas la hausse des prix immobiliers. Mlayani souligne que la TVA génère une recette fiscale limitée de 1,5 million de dinars, un montant insuffisant pour compenser ses effets négatifs.
Les perspectives pour le secteur s’assombrissent avec une prévision de baisse de 13 % des investissements. Pour relancer le marché, Mlayani propose une réduction de la TVA à 7 %, un allègement qui stimulerait la demande et soulagerait les promoteurs. Il recommande également une transparence accrue dans la gestion des fonds pour la promotion de l’habitat, dont les contributions des entreprises s’élèvent à 250 millions de dinars, tandis que le gouvernement aurait collecté 570 millions de dinars en 2019.
Pour faciliter l’accès à la propriété, Mlayani suggère un programme de crédit subventionné, avec un taux d’intérêt de 3 à 4 %, partiellement couvert par le fonds de promotion de l’habitat. À défaut de ces mesures, il estime que près de 80 % des Tunisiens seront bientôt incapables d’acheter un logement, mettant ainsi en péril l’avenir du secteur immobilier en Tunisie.