Labelliser les produits du terroir est une initiative de développement régional. Et, une entreprise de bon goût.
Comme à l’accoutumée PAMPAT*, ce projet tuniso suisse, se loge dans le SIAT (Salon de l’investissement agricole et alimentaire Salon International de l’Investissement Agricole et de la Technologie) lequel s’est tenu au parc du Kram. Le programme, qui en est à sa deuxième composante PAMPAT 2, semble tenir son régime de croisière. Et, les résultats sont probants au vu de la multitude d’exposants au SIAT. Un écosystème d’appui aux produits du terroir s’est-il enfin matérialisé au niveau des régions ? Sera-t-il viable à l’avenir ?
A la force du poignet
Il régnait une ambiance de kermesse au stand PAMPAT. Les exposants étaient bien en verve exposant aux visiteurs les détails de leur parcours. Et, par conséquent de leur réussite. Les récits des jeunes promoteurs sont enthousiastes et instructifs touchant aux péripéties de faisabilité des projets.
Faire aboutir un projet, sortir sur le marché, faire son branding local, pour plus de notoriété marchande et enfin espérer aller à l’international, est bien grisant ! Et comme on comprend la joie de ces jeunes promoteurs créatifs. De véritables battants. Ils ont creusé leur sillon à la force du poignet. Et c’est autant de reconnaissance à la vision des initiateurs du programme.
Du Bon cru local
A la vérité certains produits sont de pure tradition. D’autres relèvent de la création bien inspirée. La figue de barbarie vient de la nuit des temps et le fruit nous est bien familier. Pareil pour l’Harissa ou le oarfum de fleur d’oranger. Mais la cosmétique à base d’huile de graines de barbarie, c’est de la R&D.
Pareil pour le travail de relooking du packaging des produits. C’est une créativité proprement louable. Les fiasques de 10 cl en assortiment de trois dans un coffret en osier est sans doute une œuvre d’un marketing incisif. Le conditionnement en dosettes, c’est vendeur.
Toutefois les prix sont conséquents et ce en l’absence d’intermédiaires. D’un certain point de vue, c’est rassurant. Tout le temps qu’il y a de la marge, il y a du cash flow. Cela veut dire que la rentabilité suit, ouvrant la voie à un éventuel réinvestissement de croissance ou de diversification.
Kairouan, Nabeul deux métropoles pilotes
Au vu du standing des exposants on sent que PAMPAT a bien décollé. Pour autant toutes les régions étaient-elles au même niveau ? La réponse ne fait pas de doute. A chaque région son coefficient de dynamisme, en fonction des éléments naturels. Une région comme Djebba s’est donné un nouveau départ dans la vie grâce à la récolte d’un fruit insoupçonné, la figue de barbarie Bio.
Les initiateurs du programme soutiennent avec force conviction que chaque région peut se trouver son filon. Rappelons qu’un catalogue national a recensé 220 produits du terroir pour les 24 gouvernorats. A chaque région son potentiel. Et pour donner un coup de boost à la dynamique d’ensemble PAMPAT a mis au point un stimulus d’émulation.
Nabeul et Kairouan seront deux villes pilotes et leur schéma d’expansion pourrait être sinon dupliqué du moins implémenté. Nabeul a sa voie toute tracée. Et Kairouan se voit dotée d’une vocation de capitale de la rose avec une surface de 1500 ha dotés à la culture des roses .Ce faisant PAMPAT change d’échelle et acquiert une stature de vecteur de développement régional.
Ali DRISS
*PAMPAT : Programme d’accès aux marchés des Produits Agricoles et du Terroir.