Budget 2025 : La Tunisie renforce la surveillance de ses frontières et la lutte contre la migration irrégulière

Le ministre de la Défense nationale, Khaled Shili, a déclaré, mardi, en réponse aux questions soulevées par les députés des deux chambres parlementaires, que ” la protection des frontières et la lutte contre le flux des migrants irréguliers constituent l’une des priorités majeures du ministère”.

Le département, a-t-il dit, a procédé à une planification de l’espace aérien tunisien en se procurant un système de radar avancé et multifonctionnel comprenant quatre radars situés dans différentes régions du pays.

D’autres radars seront installés en décembre 2024 le long des frontières terrestres, a-t-il ajouté.

Le ministre a aussi indiqué qu’un système de surveillance électronique terrestre sera aussi installé sur la bande frontalière dans le sud-est. Ce système est composé d’un dispositif de surveillance électronique mobile mise en place en 2019, ainsi qu’un dispositif de surveillance électronique fixe réalisé en trois phases.

Les efforts sont maintenant en cours, a-t-il dit, pour finaliser la troisième partie qui s’étend sur 177 kilomètres entre Bir Zar et Borj Khadra, précisant que 15 stations de surveillance maritime seront installées le long du littoral dont le coût s’élève à 47 millions de dollars.

En ce qui concerne le désamorçage des mines, Shili a déclaré que “l’armée nationale dispose des moyens et des compétences qui lui permettent de débarrasser le territoire de ces mines. Mais cela reste une question de temps car l’espace est vaste”.

Le ministre a, par ailleurs, indiqué que la Tunisie a élaboré la stratégie nationale pour la sécurité des frontières 2017-2024 et 2024-2028 qui vise à protéger le pays contre toutes les menaces et tous les dangers.

Cette stratégie repose principalement sur la prévention, la surveillance, la réponse et le développement des capacités, a-t-il expliqué, précisant que ces efforts ont permis d’intercepter 4102 migrants irréguliers, d’origine africaine pour la plupart, entre janvier et octobre 2024.

S’agissant du développement de l’institution militaire, le ministre de la Défense a indiqué qu’en 2018, un engagement a été pris pour créer un projet agricole d’irrigation sur une superficie de 600 hectares avec la possibilité d’établir 1040 palmeraies pour favoriser la stabilité des habitants. Aussi, des travaux de construction de 320 logements agricoles ont débuté en 2023, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la situation sociale des militaires, il a affirmé que le ministère poursuit ses efforts pour réévaluer les conditions matérielles des militaires, en particulier ceux exerçant des missions à risque. Il a également souligné la détermination de garantir un accès à des services de santé de qualité.

Shili a, dans ce contexte, indiqué que 13 médecins dans 10 spécialités seront affectés au nouvel hôpital militaire de Sfax, opérationnel depuis mars 2024.

“Avant la fin du mois de décembre de cette année, l’hôpital sera équipé de tout le matériel médical nécessaire”, a-t-il assuré, précisant que 400 cadres médicaux, paramédicaux et techniciens seront recrutés au titre de 2023.

Quant à la coopération de la Tunisie avec ses partenaires en matière de collaboration militaire, Shili a indiqué que les principaux partenaires de l’institution militaire sont l’Algérie, les États-Unis, l’Allemagne, la France et l’Italie.

Il a, cependant, mentionné l’existence de lacunes dans la coopération militaire avec les pays africains, en particulier ceux de la région du Sahel et du Sahara, malgré son importance dans le domaine du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

Il a ajouté que des efforts seront déployés pour renforcer cette coopération.