Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), notamment celle causées par les énergies fossiles, devraient atteindre un niveau record cette année, ont déclaré mercredi des scientifiques.
Une étude publiée par l’organisation Global carbon budget estime que 41,6 milliards de tonnes de CO2 devraient être émises dans le monde en 2024, contre 40,6 milliards de tonnes l’an dernier.
Au total, 37,4 milliards de tonnes de CO2 seront causées par l’extraction de combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et de gaz en 2022, une hausse de 0,8% par rapport à 2023.
Le reste des émissions sera dû à l’utilisation du sol, notamment à la déforestation et aux feux de forêt, indique cette étude publiée alors qu’a débuté lundi en Azerbaïdjan le sommet annuel des Nations unies sur le climat (COP29).
Sans une baisse immédiate et significative des émissions au niveau mondial, “nous nous dirigeons tout simplement vers l’objectif de 1,5 degré. Nous allons le franchir et continuer notre route”, a dit auteur de l’étude, Pierre Friedlingstein, chercheur en modélisation climatique à l’université anglaise d’Exeter.
En 2015, 196 pays ont signé l’accord de Paris sur le climat, qui vise à contenir le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle à moins de deux degrés Celsius supplémentaires par rapport à la moyenne de l’ère pré-industrielle, notamment via la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les émissions causées par les combustibles fossiles ont toutefois augmenté ces dix dernières années. Celles dues à l’utilisation du sol ont quant à elle reculé jusqu’à cette année, où elles ont augmenté de 13,5%, en raison notamment des feux de forêt en Amazonie.
Certains scientifiques estiment que l’objectif fixé par l’accord de Paris ne pourra être atteint au vu des faibles progrès enregistrés.
Près de 200 pays sont réunis jusqu’au 22 novembre à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, pour tenter de parvenir, entre autres, à un accord qui permettrait de consacrer chaque année 1.000 milliards de dollars à la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement.
Des tensions sont déjà apparues alors que le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a profité de son discours d’ouverture de la COP29 pour déclarer que les pays occidentaux étaient hypocrites, faisant la leçon aux autres pays tout en étant de grands consommateurs et producteurs d’énergies fossiles.