“Le secteur bancaire a poursuivi le processus de renforcement de son assise financière, comme en témoigne la constitution d’un coussin de sécurité en fonds propres de 4% au-dessus des minimums réglementaires, au cours du 1e semestre de 2024, c’est de qui ressort de la 10e réunion du Comité de Surveillance Macro-prudentielle et de Gestion des Crises Financières, créé en vertu de l’article 85 de la loi n°2016-35 portant fixation du statut de la BCT.

“Ce secteur a également maintenu une position de liquidité à des niveaux satisfaisants, avec un LCR (ratio de liquidité à court terme) moyen supérieur à 200% et un ratio de transformation Crédits /Dépôts se situant à 102,5%, soutenue par une dynamique positive dans la collecte de dépôts qui se sont accrus de 8,1% en glissement annuel”, selon le site de la Banque Centrale de Tunisie.

Ce Comité qui a tenu sa réunion le 7 novembre courant, pointé “le ralentissement de l’activité du crédit avec un taux de croissance de 1,8% au cours des 9 premiers mois de 2024 et la montée de la part des actifs non performants à 14% en juin 2024″, qui “pourraient altérer le processus de consolidation de ses indicateurs de solidité financière”.

Concernant le marché financier, “il a été marqué par la tendance haussière de l’indice TUNINDEX qui a affiché une performance de 12,7% au cours des dix premiers mois de l’année 2024 et la baisse du volume des échanges sur la cote de la Bourse de 9,1% par rapport à son niveau enregistré à fin octobre 2023 en lien avec le contexte économique. Les émissions sur le marché primaire ont baissé par rapport à 2023, tout en restant focalisées sur les émissions du Trésor”.

Au niveau du secteur des assurances, “les indicateurs d’activité montrent une hausse continue du chiffre d’affaires en 2023, avec une hausse de 8,2% pour atteindre 3,4 milliards de dinars et un accroissement de la contribution des entreprises d’assurance au financement de l’Etat et des entreprises privées. Parallèlement, le secteur des assurances a poursuivi le processus de consolidation de ses indicateurs de solvabilité avec la hausse des fonds propres de 12,3% pour atteindre 2,1 milliards de dinars”.

Sur un autre plan, le secteur de la microfinance (sociétés anonymes et associations de microcrédit) “a poursuivi sa contribution à l’effort national de promotion de l’inclusion financière avec près de 800 mille bénéficiaires des microcrédits et une hausse continue de l’encours des microfinancements accordés à plus de 2 milliards de dinars à fin juin 2024. Parallèlement, le secteur a poursuivi la maîtrise du risque de crédit avec un taux du portefeuille à risque 30 jours qui s’est établi à 2,9%”.

“Les responsables des autorités de régulation ont souligné la résilience dont a fait preuve le système financier et sa contribution au financement de l’économie nationale et du secteur public et ce, en dépit de l’accentuation des conflits géopolitiques et des répercussions des changements climatiques”.

A l’issue de cette réunion, “les membres du comité ont convenu de poursuivre leurs efforts en vue de contenir les risques systémiques et de préserver la stabilité financière à travers le renforcement de la veille macro-prudentielle, le maintien des politiques prudentes en matière de distribution des dividendes et de constitution des provisions collectives et une meilleure coordination des initiatives en matière de verdissement du secteur financier et d’intégration de la dimension climatique dans la régulation”.

Le Comité de Surveillance Macro-prudentielle est chargé d’émettre des recommandations portant sur les mesures devant être prises par les autorités de régulation du secteur financier et leur application en vue de la contribution à la stabilité du système financier dans son ensemble et de coordonner les mesures relatives à la gestion des crises financières.

Ont pris part à la réunion, tous les membres du comité en l’occurrence le Gouverneur de la BCT, en sa qualité de Président, la représentante du Ministère des Finances, le Président du Conseil du Marché Financier (CMF), la Présidente du Comité Général des Assurances (CGA) et le Directeur Général de l’Autorité de Contrôle de la Micro-Finance (ACM).