Renforcer le rôle social de l’état, insuffler une dynamique économique dans toutes les régions, consolider les liens entre les districts et les régions et diminuer les écarts régionaux, sont les principaux objectifs du plan de développement 2026-2030 a indiqué, mercredi, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh.
En réponse aux questions des députés, lors d’une plénière commune entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), tenue, au Palais du Bardo, pour l’examen du projet de la mission de l’Economie et de la planification, le ministre a fait savoir que l’élaboration de ce plan se fera selon une démarche qui part de la base vers le sommet et qui impliquera, en premier lieu, les conseils régionaux et locaux et des districts qui auront à identifier les besoins des régions en termes de développement et à fixer les plans régionaux adéquats en coordination avec les structures publiques concernées .
Il a ajouté que les modalités de coordination entre les différents conseils seront fixées par une loi organique qui est en cours d’élaboration, soulignant que le ministère de l’Economie a, par ailleurs, entamé les travaux préliminaires relatifs à l’élaboration du plan de développement 2026-2030, en procédant à la collecte des données et des statistiques nécessaires et en examinant les modalités de coordination possibles entre les différents intervenants.
Abdelhafidh a, en outre, fait savoir, que le gouvernement se penche sur la révision des stratégies d’action et des méthodes de gestion des différents structures publiques chargées du développement régional conformément aux exigences du nouveau découpage territorial qui met l’accent sur les dimensions locale et régionale.
Il a, aussi, indiqué que toutes les mesures ont été prises pour que l’Office de développement du sud et du Sahara dont la création est prévue en vertu du Décret n°2024-184 du 5 avril 2024, soit opérationnel en 2025, précisant qu’une enveloppe de 1 million de dinars a été consacrée à ce projet.
S’agissant de l’amélioration du climat des affaires, le ministre a évoqué la décision prise de supprimer progressivement les autorisations administratives et économiques, rappelant que le nombre totale des autorisations a été de 270 en 2018. Un premier lot de 27 autorisations a été supprimé en 2018 et un deuxième de 25 autorisations l’a été en 2022. Un troisième lot de 33 autorisations sera bientôt soumis à l’approbation du conseil des ministres.
Concernant les cahiers des charges, le ministre a fait savoir qu’ils sont au nombre de 167 actuellement, répartis sur 18 secteurs économiques, ajoutant que le ministère œuvre à réviser ces cahiers en vue d’assouplir les conditions techniques, de supprimer le régime des quotas, de réduire les délais d’approbation et de numériser des procédures de dépôt et de retrait. La première étape de la révision se fera en 2025 et concernera 100 cahiers des charges dans le sens de la suppression ou de l’assouplissement. Le travail est déjà engagé avec un premier lot de 50 cahiers.
Toujours dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, Abdelhafidh a indiqué que son département œuvre à favoriser la digitalisation, à améliorer les services logistiques et l’accès au financement pour les entreprises.« À cet effet, une ligne de crédit pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) avec un financement de 80 millions d’euros de l’AFD sera bientôt examinée en conseil des ministres. Un autre programme de financement de 90 millions d’euros a été signé avec la BAD et sera bientôt soumis à l’approbation de l’ARP ».
Par ailleurs, le gouvernement a entamé l’élaboration d’un projet de loi transversale et globale de l’investissement pour mettre fin à la dispersion des textes et garantira une révision globale du cadre de l’investissement. Le gouvernement œuvrera à élaborer une carte d’investissement pour chaque district, dans le cadre du plan de développement 2026-2030. Une stratégie nationale de promotion des PME est, également, en cours d’élaboration et sa mise en œuvre est prévue pour la fin du premier trimestre de 2025, a-t-il indiqué.
Evoquant les projets publics bloqués, le ministre a rappelé que des mesures ont été prises pour accélérer leur mise en œuvre et éviter les coûts supplémentaires dus au retard accusé. Il s’agit, notamment, de la création du «Comité des grands projets» présidé par le Chef du gouvernement et de la Commission d’approbation des projets publics au ministère de l’Economie et de la Planification pour étudier la faisabilité des projets publics avant de les inscrire dans le cadre du budget de l’Etat ou leur soumission au financement extérieur. Il s’agit, également, de la promulgation d’une circulaire qui prévoit des mesures urgentes pour relancer les projets bloqués et améliorer la gestion et le suivi de la réalisation des projets publics.
En réaction à une question sur la stratégie mise en œuvre pour faire face aux changements climatiques et améliorer la sécurité hydrique, Abdelhafidh a rappelé la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 dont la mise en œuvre se fait sur des étapes à travers notamment la poursuite de la construction de barrages notamment dans le nord du pays, la connexion des barrages existants et programmés pour assurer le transfert des eaux et limiter le pourcentage des eaux qui finissent en mer, la poursuite des projets de dessalement des eaux de mer, la mise en place d’incitations importantes pour l’économie en eau dans les exploitations agricoles et l’instauration de facilités pour la construction de majels (citernes).