« La contribution des envois de fonds sera intégrée pour la première fois dans le plan national de développement 2025/2030 », a indiqué le Directeur de la Coopération Africaine au ministère de l’Économie et de la Planification, Tarek Bouhlel.

Intervenant lors d’un atelier de lancement du programme : « Renforcer le lien entre diaspora et développement en Afrique », organisé, mercredi, 13 novembre 2024, à Tunis, le responsable a souligné que les envois de fonds sont considérés comme étant une source de financement du développement en Tunisie, selon un communiqué publié par le Bureau pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique(CEA).

L’économiste et responsable de programme au Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord, Samia Hamouda a évoqué, à cette occasion, la nécessité d’une coordination efficace entre les institutions nationales dans leurs interventions pour tirer le meilleur parti des envois de fonds.

Elle a souligné que les envois de fonds représentent une opportunité qui doit être pleinement exploitée, appelant à tenir des discussions productives pour identifier les principales priorités de la Tunisie en vue de saisir au mieux les opportunités de contribution de la diaspora au développement.

Le programme sur la contribution de la diaspora au développement en Tunisie lancé, mercredi, par la CEA à Tunis vise à fournir un appui technique aux efforts du gouvernement et à renforcer les capacités nationales afin d’intégrer dans les stratégies nationales et plans sectoriels (socio-économiques), la contribution de la diaspora au développement du pays d’origine.

La diaspora tunisienne joue un rôle crucial dans l’économie du pays, notamment à travers les transferts de fonds, qui constituent une source importante de devises, selon une note publiée par la CEA.

Les envois de fonds des Tunisiens à l’étranger ont connu une augmentation constante, reflétant les liens étroits entre la diaspora et leur pays d’origine.

En 2023, les envois de fonds ont atteint 2,7 milliards de dollars américains, ce qui indique un afflux robuste qui soutient diverses activités socio-économiques en Tunisie.

Le 31 juillet 2024, les revenus des transferts de la diaspora ont enregistré une hausse de 3% pour atteindre 4,49 milliards de dinars tunisiens, contre 4,32 milliards de dinars un an auparavant, selon les indicateurs monétaires et financiers récemment publiés par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Selon les résultats préliminaires du Recensement Général (décennal) de la Population et de l’Habitat, en cours de finalisation, de 2024, la diaspora tunisienne est estimée à plus de 1,5 million de personnes (soit près de 14,7 % de la population totale), contre 1,224 millions de personnes (soit 11,3% de la population totale) lors du précédent RGPH de 2014.

Cette progression importante est directement liée aux défis qu’a connus la Tunisie au cours des dernières années, en plus des effets externes des crises mondiales (COVID-19, Guerre Russie-Ukraine, déclin des financements externes …). Ceci s’est traduit par un nouveau phénomène d’exode des jeunes.

A noter que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (Pacte mondial sur les migrations) adopté au Maroc en décembre 2018 a confié aux commissions régionales la responsabilité d’appuyer les États membres sur le plan de l’examen, du suivi et de la mise en œuvre du Pacte.

A cet effet, la CEA appuiera les efforts de 6 Etats membres africains y compris la Tunisie pour mieux atteindre les objectifs du Pacte mondial sur les migrations, l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 par la mise en place d’un programme sur le « Renforcement du nexus migration-développement en Afrique» pour la période 2024 -2028.