Les changements climatiques et leur impact sur les ressources hydrauliques en Tunisie ont été parmi les dossiers les plus évoqués par les députés, lors de la plénière tenue, jeudi, au Bardo pour discuter de la mission de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.
Les députés ont considéré que les changements climatiques nécessitent une révision du plan des cultures dans certaines régions, en optant pour des cultures adaptées aux spécificités de chaque région et en protégeant les sols contre l’érosion.
Ils ont souligné la nécessité de trouver des solutions qui permettent aux agriculteurs de poursuivre leurs activités, suggérant le recours aux puits artésiens et aux eaux souterraines, vu la disponibilité de réserves importantes dans le sud de la Tunisie, au lieu de renoncer à certaines cultures consommatrices d’eau, mais dont l’importation coûte cher au pays.
Ils ont, aussi, abordé la situation des groupements hydrauliques, qui sont lourdement endettés, ce qui a impacté les services fournis aux citoyens, soulignant la nécessité de raccorder toutes les régions au réseau d’eau potable, en particulier les régions qui disposent de réserves d’eau mais qui souffrent de la soif.
Les députés se sont interrogés sur les raisons de la non exploitation de certains barrages ainsi que sur les programmes d’entretien des barrages collinaires face à l’accumulation de sédiments qui affecte leur capacité de stockage.
Ils ont, par ailleurs, relevé l’importance de mobiliser des quantités suffisantes de semences et d’engrais, avec le début de la saison des cultures, appelant à diriger les semences vers les zones de production le plus tôt possible.
Et de plaider pour l’encouragement de l’utilisation de semences locales capables de s’adapter au climat en Tunisie, appelant à éviter le recours aux semences importées et partant, la dépendance aux grandes entreprises internationales dans ce domaine.
Ils ont estimé que le coût de ces semences importées pèse lourd sur les agriculteurs qui se trouvent obligés d’en acheter chaque année, car ces semences ne peuvent pas être multipliées, outre le fait qu’elles nécessitent beaucoup de pesticides pour résister aux maladies, ce qui a des effets négatifs sur la santé du consommateur et l’état des sols.
Les députés ont recommandé de restructurer l’Office des Terres Domaniales, de distribuer des parcelles agricoles aux jeunes et aux jeunes agriculteurs, de leur consacrer une ligne de financement et de leur accorder des crédits à des conditions préférentielles afin de les encourager à s’engager dans l’agriculture, qui représente l’épine dorsale de l’économie nationale.
Il s’agit, en outre, d’entretenir les périmètres irrigués et d’ouvrir des enquêtes concernant les exploitations et les agro-combinats en faillite pour cause de mauvaise gestion.
S’agissant du secteur de l’huile d’olive, les députés ont estimé que la baisse des prix ne permet pas de couvrir les coûts de production pour les agriculteurs, affirmant l’impératif d’une intervention de l’Office national de l’huile pour acheter des quantités d’huile et les stocker, étant donné l’incapacité des agriculteurs à le faire.
D’autre part, ils ont recommandé de revaloriser le rôle de la vulgarisation agricole, de prêter l’attention nécessaire aux secteurs de l’élevage et des fourrages et de lutter contre la contrebande de bétail. Ils ont, par ailleurs, suggéré de procéder à une augmentation du prix du lait à un taux qui tient compte des intérêts de l’agriculteur.
Plusieurs députés ont revendiqué la création d’un office des dattes pour organiser le secteur et protéger les intérêts des producteurs, le maintien et l’entretien des sentiers agricoles et le désenclavement des régions forestières.