«La valorisation des eaux usées traitées dans l’irrigation revêt un aspect stratégique pour la Tunisie face à sa situation hydrique difficile» a souligné, jeudi, le ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh.
Réagissant aux questions des députés, lors d’une plénière commune entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), tenue au Palais du Bardo, pour l’examen du projet de la mission de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, le ministre a rappelé que son département a élaboré une étude prospective pour la valorisation des eaux usées traitées à l’horizon 2050. Laquelle étude a été adoptée par le conseil national de l’eau en décembre 2023.
«Le plan d’action de cette stratégie comporte 120 projets répartis sur tout le pays et couvrant les différents usages des eaux usées…». «Le ministère a entamé l’implémentation de ce plan à travers le projet TANIT financé par le Fonds italien pour le climat. Ce projet permettra d’irriguer environ 11 500 hectares dans les gouvernorats de Ben Arous, Zaghouan, la Manouba, Sousse et Sfax » a, encore, précisé le ministre.
“Face aux défis croissants liés au secteur de l’eau, le département de l’agriculture poursuit la mise en œuvre du programme national de mobilisation des ressources en eau de surface, en poursuivant la réalisation de 5 barrages ( barrages de Douimis à Bizerte, Saïda à La Manouba, El Kalâa à Sousse, Mellègue supérieur au Kef et Khalled à Béjà), et en programmant la réalisation de 5 autres barrages (Tessa, Raghay, El Maleh supérieur, Siliana 1 et Boulaaba).
“Le ministère a, aussi, programmé des projets de transfert des eaux et d’augmentation de la capacité de certains barrages (Nebhana et Siliana) et le transfert des eaux du barrage Barbara vers les gouvernorats du Kef et de Siliana”.
S’agissant des groupements hydrauliques, le ministre a fait savoir que le taux d’approvisionnement en eau potable en milieu rural a atteint 95,2% à la fin de 2023, dont 54,6% à travers la SONEDE, outre les 1450 groupements hydrauliques en activité.
Reconnaissant les difficultés auxquelles dont face les groupements hydrauliques, Ben Cheikh a rappelé que le département de l’agriculture a entamé, depuis 2006, le transfert des situations hydrauliques compliquées qui seront, désormais, du ressort de la SONEDE. Dans ce cadre, le ministère a programmé le transfert à la SONEDE , de 23 systèmes hydrauliques compliqués dans 8 gouvernorats (Kasserine, Kairouan, l’Ariana, Ben Arous, Nabeul , Siliana, Jendouba) sur la période 2026-2030.
Le ministère de l’agriculture s’emploie, par ailleurs, à garantir la durabilité des systèmes hydrauliques en milieu rural en réhabilitant les groupements hydrauliques et en expérimentant des solutions alternatives pour la gestion de ces systèmes à travers le renforcement de l’implication des femmes dans les conseils d’administration.
Ben Cheikh a, aussi, évoqué les projets de dessalement de l’eau de mer entrés en exploitation en 2024, notamment celui de Zarat et de Sfax d’une capacité totale de 150 mille m3/ jour, ajoutant que son département œuvre à accélérer la réalisation de la station de Sousse.
En outre, l’augmentation de la capacité des stations de Djerba, de Zarat, de Sfax et de Sousse a été programmée et l’élaboration des études relatives à la réalisation de stations de dessalement à Mahdia et Zarzis, lancée.
Dans les régions intérieures, la SONEDE continue son programme de forage, d’équipement et de connexion de puits, a-t-il indiqué, ajoutant que 41 puits ont été réalisés sur 57 puits programmés.
La SONEDE se penche, encore, sur la réhabilitation et la modernisation des réseaux ainsi que sur l’élaboration d’un programme de recours aux énergies renouvelables pour la production et le transfert des eaux.
Le ministre a, en outre, fait remarquer que le Projet du Code des eaux dont l’élaboration touche à sa fin pour être transmis au Conseil des ministres, accorde la priorité à la numérisation de la gestion des ressources en eau pour une meilleure efficacité des politiques hydrauliques.