L’amélioration des services sanitaires et de l’infrastructure hospitalière au niveau local et régional ont dominés les interventions des députés lors de l’examen de la mission du ministère de la Santé pour l’année 2025.
Les députés ont entamé l’examen du projet de loi du budget du ministère de la Santé, au cours d’une séance plénière commune, lundi, au palais du Bardo, entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national de Régions et des Districts (CNRD). L’examen du projet de loi du budget du ministère de la Santé s’inscrit dans le cadre des discussions sur le budget de l’État pour l’année 2025.
Les élus ont notamment appelé à l’adoption d’une vision stratégique en faveur du cadre médical, notamment les médecins, surtout avec le besoin incessant de médecins spécialistes dans les hôpitaux publics. Les professionnels de santé représentent 28,7% des compétences tunisiennes installée à l’étranger, ont fait savoir les élus, évoquant une étude de l’Institut National d’Études Stratégiques qui a été publiée en mars 2024.
Les députés ont relevé la nécessité de pallier au manque en médecins spécialistes dans les hôpitaux régionaux, tout en alertant sur la grande pénurie en cadre médical et paramédical dans les hôpitaux qui souffrent du manque d’équipements médicaux aussi bien que l’entretien et la maintenance insuffisants des équipements existants.
Des solutions urgentes sont vitales pour l’état de l’infrastructure hospitalière ont estimé les députés, évoquant également la question de la numérisation des services dans les établissements hospitaliers, le contrôle et la bonne gouvernance.
Plusieurs députés ont passé en revue les insuffisances qui éreintent certains hôpitaux régionaux et locaux et centres de santé de base, appelant à identifier au plus vite des solutions idoines pour améliorer les services de santé, dont notamment, à travers la mise en œuvre des projets bloqués.
Pour ce faire, ils ont appelé à soutenir en urgence les dispensaires et les hôpitaux régionaux dans les différentes régions de l’intérieur avec des médecins spécialisés, des ambulances, des équipements et des médicaments nécessaires et à allouer un budget spécial pour l’entretien des centres de santé de base.
D’autres ont saisi l’occasion pour fustiger le “laxisme” des autorités administratives à mettre en œuvre les projets de santé, pointant du doigt des “personnes influentes” (sans les citer) à l’origine de la non-réalisation des projets programmés.
Les intervenants ont également souligné l’importance du développer la médecine préventive et l’éducation sanitaire dans la maîtrise du coût des traitements, à travers l’organisation de campagnes impliquant le personnel médical et paramédical pour fournir les services de traitement dont ont besoin les habitants des régions éloignées.
L’objectif de cette recommandation, ont-ils dit, est de faire épargner les citoyens dans ces régions le calvaire des déplacements coûteux vers les grandes villes. Raison pour laquelle, ils ont mis en valeur le rôle-clé de la prévention dans le traitement efficace et la protection contre les maladies chroniques et transmissibles et les tumeurs cancéreuses.
Dans un autre contexte, plusieurs députés ont souligné l’importance de la lutte contre le phénomène de l’addiction, notamment en milieu scolaire, plaidant à ce titre en faveur de la création de plusieurs centres de traitement et de prise en charge des enfants toxicomanes.
Les députés ont par ailleurs appelé le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, à effectuer des visites de terrain dans les régions pour inspecter le déroulement des opérations dans les établissements de santé, en particulier dans les régions intérieures afin d’identifier les lacunes et les mesures nécessaires pour y remédier.
Ils ont appelé à faire face aux violations et aux actes de vol dans certains hôpitaux, dénonçant à ce titre les pratiques de certains agents qui exigent des pots-de-vin à certains patients pour leur faciliter l’accès aux services de soins.
Dans ce contexte, ils ont pressé le département à agir en vue de lutter contre toutes formes de corruption dans le secteur de la santé publique et à ne plus avoir les bras ballants face aux contrevenants et aux fauteurs.