Le plan stratégique de la politique nationale de santé 2035 accorde une priorité à la prévention et au dépistage précoce des maladies et des épidémies et à la promotion des services de santé de base, a annoncé le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, lors de son intervention à la séance plénière commune tenue, lundi soir, au palais de Bardo, entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national de Régions et des Districts (CNRD
Lors de cette plénière consacrée à l’examen de la mission du ministère de la Santé pour 2025, Mustapha Ferjani a souligné que son département œuvre à renforcer la carte sanitaire dans certaines régions de l’intérieur en procédant à la construction de nouveaux hôpitaux régionaux et des hôpitaux multi-spécialités, l’amélioration de l’infrastructure de santé et en veillant à faciliter l’accès des citoyens aux services de soins.
Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu’un dispositif de textes réglementaires visant à réglementer la télémédecine sera bientôt publié afin de d’apporter des solutions à la pénurie de médecins dans des spécialités spécifiques, telle que la radiologie.
Ferjani a avoué l’existence d’une pénurie de radiologues, d’anesthésistes et de réanimateurs au sein des établissements de santé, promettant de trouver des solutions pour le reste des spécialités médicales et de hausser le quota des réanimateurs et des anesthésistes dans les recrutements prévus afin de pallier cette pénurie.
Il a indiqué qu’un certain nombre de chefs de services hospitalo-universitaires ont exprimé leur accord pour former des médecins dans le domaine de la télémédecine, notant que les pays avancés dans le système de santé ont établi l’expérience de l’hôpital virtuel, et qu’il est dans l’intérêt de la santé publique en Tunisie de tirer meilleur profit de cette spécialité pour le suivi des cas qui nécessitent des interventions bien pointues.
Il a souligné que la période à venir verra la création d’unités et de services de dialyse du sang dans un certain nombre d’hôpitaux régionaux, tout en veillant à ce qu’ils soient dotés des mécanismes et des équipements médicaux les plus sophistiqués et le développement d’un programme de soutien à la médecine spécialisée dans les zones prioritaires.
En ce qui concerne la santé de proximité, Ferjani a annoncé que le ministère a l’intention de mettre en place des salles d’opération pour la médecine ambulancière dans chaque région qui regrouperont un système intégré de toutes les ambulances et couvriront les besoins des imadats, des communes et des grandes villes.
Les salles d’opération seront reliées aux services d’urgence afin de répondre aux besoins des patients, a-t-il déclaré, notant que le ministère a alloué un budget pour améliorer l’infrastructure des hôpitaux et des centres de santé de base.
Le ministère installera temporairement des hôpitaux de campagne pour fournir des soins de santé dans les zones frontalières qui souffrent de l’état délabré des centres de santé primaire, a indiqué le ministre, ajoutant que l’intervention couvrira 30 zones dotées de centres de santé primaire, dont certains sont dans une situation lamentable ou ne disposent pas des conditions adéquates pour fournir des soins de santé appropriés aux patients.
Par ailleurs, le ministre a souligné que son département œuvre à lancer un programme de sensibilisation dans le milieu scolaire et universitaire pour éradiquer l’obésité à l’âge scolaire, insistant sur la nécessité de mettre en place des programmes de médecine préventive dans la perspective d’inclure la santé mentale et protéger les jeunes contre la tuberculose et la rage, pour lesquels le ministère a alloué près de 10,2 MD pour la vaccination en 2024.
Il a à cet égard formé le souhait de voir le rythme de la vaccination contre la rage se poursuivre jusqu’à son éradication et que la Tunisie en soit totalement débarrassée au cours des deux années à venir, dévoilant l’affectation de 8 MD pour le traitement du syndrome d’immunodéficience acquise.
Le ministre de la Santé a en outre indiqué que son département œuvrera également à renforcer le dépistage du cancer du sein chez les femmes et prévoit à ce titre ajouter une dose de rappel du vaccin contre la coqueluche pour les élèves de la première année de l’école primaire.
Répondant aux interrogations des députés sur l’avenir des projets bloqués, Ferjani a reconnu qu’il y a plusieurs raisons à l’origine du non achèvement de ces projets, dont certaines sont liées aux procédures administratives, soulignant qu’ils seront au final achevés et que des solutions seront trouvées pour les équiper afin qu’ils puissent fournir des services aux citoyens.
Sur un autre plan, il a mis l’accent sur le travail relatif à la gouvernance de l’élimination des médicaments selon une approche qui tient compte de la dimension économique et financière, en encourageant l’industrie pharmaceutique tunisienne et en soutenant la pharmacie centrale.
Il a dans ce contexte réaffirmé l’engagement à éradiquer le fléau de la corruption et à traquer tous ceux qui abusent du système de santé destiné en premier et dernier ressort à servir le citoyen.
La séance plénière a été levée et l’ARP reprendra ses travaux, mardi 19 novembre 2024, à partir de 9H, pour examiner respectivement les missions des Affaires Sociales et de l’Education au titre du projet de budget de l’Etat de 2025.