Le renouveau de l’école publique, le développement de l’infrastructure éducative, la régularisation de la situation de plusieurs agents relevant du corps de l’éducation, la réforme du système éducatif et la répression des enseignants et des professeurs qui offrent de cours particuliers, autant de dossiers soulevés par la grande frange des élus du peuple lors de la séance plénière consacrée à l’examen du budget de la mission de l’Education pour l’année 2025.
Tenue mardi soir sous l’hémicycle de Bardo, cette plénière conjointe, entre l’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts, s’inscrit dans le cadre de l’examen du budget de l’Etat pour l’année 2025.
Prenant la parole, plusieurs députés ont, tour à tour, appelé à engager au plus vite des réformes profondes visant à promouvoir la situation de l’enseignement, pressant le gouvernement à accélérer la réhabilitation des établissements éducatifs, notamment, dans les régions de l’intérieur où bon nombre d’établissements sont menacés de ruine.
Ils ont dans ce cadre vivement critiqué l’état délabré de ces établissements en mal de personnel éducatif, de ressources limitées et de leur indisposition à accueillir les élèves.
S’attaquant au dossier de la régularisation du statut des enseignants contractuels et suppléants, des conseillers praticiens en éducation, des surveillants et des ouvriers, appelant à ce titre à pourvoir aux postes vacants dans ses fonctions, dès lors que bon nombre d’établissements éducatifs souffrent d’un manque de personnel éducatif.
Ces appels, ont-t-ils soutenu, s’inscrivent dans la perspective de garantir la stabilité de l’emploi du personnel éducatif, renforce sa capacité à encadrer convenablement les élèves, si bien qu’elle permettra d’améliorer la qualité de l’enseignement.
Plusieurs députés ont été unanimes à déplorer la réalité du système éducatif en Tunisie, qui ont-ils estimé, est « en deçà des attentes », pointant une tendance effrénée à marginaliser l’enseignement public.
Dans ce contexte, ils se sont interrogés sur l’avenir de l’enseignement public, pressant le gouvernement à engager en urgence une réforme profonde à travers la mobilisation des moyens financiers et humains afin de sauver l’école publique.
Dans le même ordre d’idées, certains députés ont porté leur attention à la question délicate des mécanismes de contrôle de l’enseignement privé qui n’obéit pas aux programmes tunisiens.
Selon ces députés, l’enseignement privé prête le flanc à la critique en ce sens qu’il consacre des pratiques discriminatoires à travers lesquelles les apprenants sont évalués en fonction de leurs performances scolaires ou de certains handicaps et les élèves de « niveau moyen » ou souffrant de troubles d’apprentissage sont interdits d’y accéder.
Certains élus ont critiqué ce qu’ils qualifient « de campagne de mesures restrictives et punitives ayant touché les enseignants qui donnent des cours particuliers en dehors des espaces éducatifs”, appelant à s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène. La solution radicale pour mettre fin à ce phénomène, ont-ils suggéré, serait d’améliorer les conditions matérielles des enseignants en échange d’une prolongation du temps scolaire.
Ils ont évoqué plusieurs facteurs ayant favorisé ce phénomène, citant notamment la surpopulation des classes, le manque d’infrastructure au niveau des salles de classe et de révision, l’horaire d’enseignement intensif, les maigres salaires et les programmes d’enseignement qu’ils jugent « obsolètes ». L’enseignement pilote a encore nourrit les écarts entre les élèves, ont-ils estimé.
Les élus ont exigé une profonde réforme pédagogique et d’assurer la protection nécessaire dans le milieu scolaire et de de lutter contre l’abandon scolaire surtout que la Tunisie enregistre un chiffre de près de 100 mille élèves qui quittent les bancs de l’école chaque année.
Un certain nombre de députés issus du secteur de l’éducation ont l’intention de proposer un projet de loi qui vise à lutter contre la violence dans les établissements scolaire.
Les élus ont renouvelé leur appel au ministère afin d’adopter une meilleure gouvernance en luttant contre toutes les formes de corruption.