Lors de la plénière conjointe consacrée, ce vendredi, à l’examen du projet de budget du ministère de la jeunesse et du sport au titre de l’année 2025, les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du conseil national des régions et des districts ont exprimé leur profonde préoccupation face à la dégradation critique des infrastructures sportives en Tunisie. Le pays ne disposant que d’un seul stade homologué pour accueillir des compétitions continentales, à avoir; le stade Hamadi Agrebi à Radès.

Les parlementaires ont soulevé la question de la défaillance manifeste dans l’entretien et la maintenance des stades et des espaces sportifs à travers les différentes régions. Ils ont également pointé du doigt l’arrêt des travaux sur de nombreux projets jeunesse et sportifs, parmi lesquels figurent le stade olympique d’El Menzah, le stade Boujemaa Kmiti à Béja, ainsi que l’abandon de plusieurs initiatives, notamment la Cité sportive de Sfax.

Les membres de l’ARP ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux préoccupations des jeunes dans toutes les régions de la République. Ils ont recommandé la création d’infrastructures sportives supplémentaires, telles que des salles polyvalentes et des terrains de quartier dans les zones densément peuplées. De telles initiatives viseraient à encourager les jeunes talents, les éloignant des risques de délinquance, de toxicomanie et de comportements dangereux.

Plusieurs interventions ont mis en lumière l’état alarmant des infrastructures sportives et des maisons des jeunes dans la majorité des gouvernorats. À cet égard, les députés ont exhorté les autorités compétentes à intervenir d’urgence pour réhabiliter les stades et les salles sportives qui manquent d’entretien, d’équipements modernes, et souffrent d’un déficit en ressources humaines qualifiées.

Un consensus s’est dégagé sur la nécessité de valoriser les sports individuels, paralympiques et féminins, qui, selon les députés, ont souvent fait rayonner le drapeau national sur les scènes continentales, mondiales et olympiques. Ils ont cité les résultats obtenus lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ainsi que le parcours inspirant de la joueuse de tennis Ons Jabeur sur la scène internationale. Les parlementaires ont ainsi appelé à un soutien accru à ces disciplines, tout en plaidant pour la démocratisation des sports de haut niveau comme le tennis et la natation, afin qu’ils ne soient pas réservés aux classes sociales aisées.

Les députés ont, également, mis l’accent sur la nécessité de régulariser la situation des contractuels travaillant au sein du ministère de la jeunesse et du sport et de ses institutions affiliées, en conformité avec l’objectif gouvernemental d’éradiquer toutes les formes d’emploi précaire dans la fonction publique.

Ils ont, en outre, insisté pour que les crédits alloués au soutien incluent non seulement les préoccupations des sportifs, mais aussi celles des jeunes. Ils ont suggéré d’encourager ces derniers à lancer des projets économiques, favorisant ainsi l’emploi des jeunes et des diplômés en éducation physique. Ils ont rappelé que “le ministère est celui de la jeunesse et du sport, pas uniquement du sport”.

Enfin, les députés ont souligné l’importance de créer des terrains de quartier, des espaces sportifs et des maisons des jeunes en milieu rural, tout en augmentant les subventions destinées aux associations sportives et à l’entretien des infrastructures existantes.