Un programme d’accompagnement en éco-entrepreneuriat du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), “Green’it 2.0” a été lancé, vendredi, en marge d’une conférence nationale organisée, à Tunis, sur la thématique “L’entrepreneuriat féminin, comme moteur d’une économie verte et inclusive en Tunisie”, en partenariat avec le ministère de l’Economie et de la Planification, et avec l’appui du Canada.

Ce programme prévoit d’encadrer 350 femmes micro- entrepreneures dans les chaînes de valeurs vertes sur les volets de création, reconversion ou diversification d’entreprises, selon un communiqué rendu public, vendredi, par le PNUD.

“Le PNUD s’engage avec la Tunisie pour appuyer une transition écologique inclusive et durable, où l’autonomisation économique des femmes reste une priorité, notamment face à l’urgence climatique qui affecte de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables. Nous sommes fiers d’appuyer l’entreprenariat féminin, à travers une approche d’économie verte, comme levier de résilience des communautés, et de réduction des inégalités”, a affirmé la représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Céline Moyroud, lors de cette conférence, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative “Économie verte et autonomisation économique des femmes en Tunisie » (Green Economy: Women’s Economic Empowerment in Tunisia, GEWEET).

Le débat engagé à cet évènement a permis de mettre en lumière le rôle clé des femmes entrepreneures dans le développement économique local résilient aux changements climatiques.

Le PNUD œuvre dans le cadre de cette initiative GEWEET ciblant les gouvernorats de Gabès, Gafsa, Kairouan, Kébili, Médenine, Tataouine et Tozeur, le PNUD, à promouvoir une économie verte tout en renforçant l’autonomisation économique des femmes. Agissant à la fois au niveau institutionnel et auprès des populations cibles, à l’échelle centrale et locale, il s’engage dans une approche intégrée en faveur de modèles économiques et des stratégies alignés sur les Accords de Paris et les priorités du gouvernement Tunisie.

L’objectif recherché est de garantir une croissance durable et inclusive, permettant aux femmes des régions ciblées de réaliser leur plein potentiel économique tout en renforçant leur résilience face aux chocs climatiques.

Le Canada réaffirme également son engagement, à travers cette initiative, envers la promotion des droits des femmes et le financement d’initiatives en faveur d’un entrepreneuriat féminin durable en Tunisie, illustrant une coopération bilatérale fructueuse entre les deux pays.

L’Ambassadrice du Canada à Tunis, Lorraine Diguer, a déclaré à cet effet que “Pour le Canada, la croissance pour toutes et tous et l’égalité des genres sont au cœur de notre politique d’aide internationale féministe. À travers cette initiative, le Canada pourrait accompagner davantage de femmes éco-entrepreneures, en renforçant leur résilience face aux

défis climatiques et en soutenant le développement de leurs activités dans le cadre de l’économie verte”.

Le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh a souligné à cette occasion que “Le développement de l’entrepreneuriat féminin dans le cadre de l’économie verte s’inscrit pleinement dans les priorités de nos politiques publiques. Il constitue un levier stratégique pour la Tunisie afin de réussir la transition vers un modèle économique inclusif et durable, en répondant aux défis environnementaux et sociaux”.

Alors que les femmes en Tunisie représentent la moitié de la population en âge de travailler, seules 27,9 % sont actives, et leur taux de chômage (21,3 %) reste nettement supérieur à celui des hommes (13,6 %). Occupant souvent des emplois précaires et informels, elles sont particulièrement vulnérables face aux crises économiques et climatiques”.

La Tunisie fait en effet face à des risques climatiques qui s’intensifient : des sécheresses de plus en plus longues, des températures élevées accompagnées d’une baisse importante des précipitations ou encore la désertification des terres. Les changements climatiques pèsent sur l’économie (2,1 % du PIB), et le secteur de l’agriculture, dans lequel les femmes représentent près de 70 % de la main d’œuvre, est particulièrement impacté.

Elles sont donc en première ligne face à l’impact du changement climatique, d’autant plus qu’elles sont souvent dans des

situations économiques et sociales précaires, ne leur permettant pas de se protéger ou d’accéder à d’autres opportunités économiques.

Le lien entre climat et genre a été reconnu ainsi par la Tunisie, comme souligné dans sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Véritable feuille de route climatique pour la Tunisie, la CDN met au centre de ses mesures d’adaptation et d’atténuation la création d’emplois pour toutes et tous, veillant à ne laisser personne de côté. Il est en effet estimé que 12 000 emplois seraient créés d’ici 2030 à travers la transition énergétique.

De ce fait, la transition vers une économie verte et inclusive, inscrite dans la Vision Tunisie 2035, reste une priorité, non seulement pour éviter de creuser davantage les inégalités, mais aussi pour contribuer à redresser l’économie Tunisienne.