Tout est focalisé sur la promotion et l’assistance à la PME. Est-il, cependant raisonnable de ne pas tenir compte des grands groupes pour renforcer le standing de l’économie ?
Il est entendu que la PME est la colonne vertébrale du tissu économique tunisien. Les attributs de dynamisme et de réactivité de la PME ne sont plus à démontrer. Cependant la pérennité de cette catégorie d’entreprise n’est pas acquise pour autant. Par ailleurs peut-on tabler sur le seul apport de la PME pour structurer la politique sectorielle du pays ?
Nous soulevons cette observation qui est en réalité une objection déguisé face à l’étendue des préoccupations que le pays accorde à la PME. Et l’IACE verse dans le même penchant. Et cet esprit a prévalu une fois encore lors du panel consacré aux leviers du développement lors de la 38ème édition des journées de l’entreprise.
Faire de la place aux SAS et aux entreprises communautaires
Le panel a initié un débat de haute facture. La physionomie entrepreneuriale dans notre pays a évolué, il faut bien le reconnaitre. A la faveur du Start Up Act, on a lancé la nouvelle formule de la Société à Actions Simplifiées (SAS).
Et depuis l’affaire est lancée. Tout récemment on a également promu les entreprises communautaires qui est une souche évoluée des sociétés mutuelles. Toutes deux sont des ‘’concepts’’ adaptés à des appels d’investissement précis. Et leur configuration a été optimisée.
“Nous affichons une préférence affichée en faveur de la PME. N’est-ce pas une façon de ne pas faire grand cas des enseignements de la rationalité économique ?”
Cependant on ne peut leur faire quitter leur domaine naturel de fonctionnalités. Elles apporteront leur part à la croissance économique en créant de la valeur ajoutée et dans la foulée, de l’emploi. Par-délà cette appréciation nous observons que dans le pays nous usons de coquetterie managériale. Nous affichons une préférence affichée en faveur de la PME. N’est-ce pas une façon de ne pas faire grand cas des enseignements de la rationalité économique.
L’impératif de répondre, ‘’quoi qu’il en coûte’’ aux soucis de la PME !
Le débat a fait une large part aux recommandations du collège des experts mis en place par l’IACE. Trois axes ont été privilégiés. Il y a d’abord l’accès au financement. En second vient l’attractivité des compétences par les entreprises. Last but not least on trouve la configuration du modèle économique.
Il est vrai que ce sont des soucis qui concernent les PME, mais les réponses qui peuvent servir de repères sont souvent trouvées par les grands groupes lesquels disposent des moyens financiers certes, mais également du ressort managérial et par-dessus tout du potentiel intellectuel pour concevoir des parades salutaires. Et en bout de course il appartiendra aux PME de les implémenter.
“Les rapprochements d’entreprises, et en particulier les fusions-acquisitions, ont été présentés comme une solution pour renforcer notre compétitivité face à la mondialisation.”
Au début des années 60’ quand notre pays était sous la pression de l’appétit de développement que l’on devine il a porté son choix sur les PMI. Il faut comprendre Petites et Moyennes Industries. Les vecteurs les plus à même de concrétiser cet objectif étaient les PME. Mais ceci ne vaut pas exclusion des grands groupes. Qu’est-ce qui a manqué depuis ? La réponse est tout nette et autant l’annoncer tout haut, de toute bonne foi, il s’agit de la dynamique de concentration.
Les rapprochements d’entreprises, et en particulier les fusions-acquisitions, ont été présentés comme une solution pour renforcer notre compétitivité face à la mondialisation. Les consortiums ont certes permis de répondre à certaines contraintes, mais leur caractère temporaire et circonstanciel ne suffit pas à garantir notre pérennité. L’exemple des indices boursiers mondiaux, comme le SP 100 ou le CAC 40, illustre bien l’importance de disposer de grandes entreprises pour peser sur les marchés.
Ali DRISS