La valorisation des déchets n’est pas soumise, actuellement, à des normes scientifiques unifiées permettant de donner plus de visibilité sur le coût afin de le réduire et garantir ainsi une gestion efficiente, a indiqué Iheb Ben Salem, expert en développement durable.

Intervenant au cours d’une table ronde sur le thème “vers une gestion durable des déchets en Tunisie” organisée, mercredi par l’Observatoire Tunisien des Politiques Publiques (OTPP), Ben Salem a recommandé de revoir les cadres juridiques régissant le secteur.

Il a proposé dans ce sens de créer des agences de gestion des déchets aux niveaux régional et local, au lieu de se contenter d’une agence centrale.

L’expert a appelé par ailleurs à tenir compte du facteur coût lors de l’élaboration des stratégies nationales de gestion des déchets, faisant savoir que 80% du coût des décharges contrôlées est couvert par le Fonds de Dépollution (FODEP).

Passant en revue les résultats de l’étude élaborée par l’OTTP et qui a ciblé un échantillon de 20 municipalités disposant d’un plan de gestion déchets, Il a souligné que les municipalités devront établir un tableau déterminant le coût et contenant toutes les données nécessaires afin de favoriser une meilleure gestion compte tenue de la faiblesse des ressources financières des municipalités. Il a appelé à développer les stratégies ainsi que des législations de gestion des déchets.

De son côté le consultant en matière des déchets, Ali Abaab a souligné que les efforts déployés dans le domaine de la gestion des déchets sont insuffisants, appelant à l’élaboration d’une stratégie pratique qui sera une référence pour tous les acteurs du domaine et qui permettra la mise en place de plans opérationnels.

Et d’ajouter que la stratégie en question devrait se baser sur le nombre d’habitants de la ville (près de 70% de la population) et la quantité des déchets ménagers, outre les déchets industriels et commerciaux. Il a recommandé de soumettre le tri des déchets, notamment ceux liés aux activités industrielles et commerciales à une taxe, pour favoriser leur contribution aux couts de traitement et de valorisation. Abaab a appelé par ailleurs à revoir les méthodes de traitement des déchets. Il a préconisé dans ce sens le tri à la source avant de passer à la valorisation. Il a souligné, dans ce cadre, qu’une quantité importante des déchets peut être valorisée dans le cadre de l’économie circulaire, d’où la nécessité d’une stratégie nationale et de plans pratiques.