Les enjeux liés à l’urbanisation en Afrique et les mécanismes à même de faire du développement urbain un moteur de progrès économique et social sont les principales thématiques débattues, jeudi, par le “sous-comité des établissements humains et du développement urbain”, relevant du Comité technique spécialisé (CTS N°8) de l’Union Africaine (UA) sur la fonction publique, les collectivités locales, le développement urbain et la décentralisation, dont la 5ème session ordinaire se tient du 18 au 20 décembre courant à Tunis.
Ce sous-comité a également abordé la forte corrélation et la complémentarité entre la décentralisation, les collectivités locales et les politiques urbaines mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la volonté politique et les capacités institutionnelles relatives au développement urbain à l’échelle du continent, a souligné Noureddine Slim, ingénieur général chargé de mission au cabinet de la ministre de l’équipement et de l’habitat.
Il était également question de l’implémentation à l’échelle des pays africains, de l’agenda Afrique 2063 notamment les volets relatifs au développement durable et aux cités intelligentes, du nouvel agenda urbain (NUA) adopté en 2016 lors de la Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable et des ODD liés aux villes, a-t-il ajouté.
Le sous-comité a par ailleurs examiné, selon le responsable, les instruments de financement de l’urbanisation durable et les mécanismes susceptibles de faire du développement urbain un moyen pour accélérer les progrès vers la prospérité en Afrique et transformer les villes africaines en moteurs pour la croissance économique, la création d’emplois et l’intégration économique africaine.
Ses membres ont en outre convenu de la nécessité de concevoir un programme de villes compactes en Afrique (une ville compacte veut concilier densité de la ville et qualité de la vie urbaine) et de préparer une loi type qui sera un point d’entrée pour une charte de l’UA sur le développement durable et les établissements urbains en Afrique.
Ils ont proposé de maintenir l’élan du 1er forum urbain africain qui s’est tenu du 4 au 6 septembre 2024 à Addis-Abeba en Éthiopie en instaurant la semaine urbaine qui sera célébrée chaque année par tous les pays membres et examiné les termes de référence pour le prochain forum qui aura lieu en 2026.
Ils ont plaidé pour que l’urbanisation soit choisie comme thème d’un prochain sommet des chefs d’États de l’union africaine et en faveur de l’identification de champions clés pour promouvoir l’urbanisation, soulignant l’impératif de faciliter le dialogue politique et l’échange de connaissances sur l’urbanisation entre les pays africains.
Les propositions de ce sous-comité seront adoptés plus tard jeudi en plénière regroupant les différents participants à la 5ème session du CTS n°8 de l’UA et qui donnera le feu vert à leur mise en œuvre à l’échelle des pays et du continent.
D’après la commission économique pour l’Afrique, le continent africain est l’épicentre de l’urbanisation mondiale avec l’Asie. Elle connaît la croissance urbaine la plus rapide au monde. Le niveau d’urbanisation du continent est passé de 35 % en 2000 à 43,5 % en 2020, et devrait atteindre environ 50 % d’ici 2035. Cette mégatendance qui modifiera la démographie de l’Afrique remodèle également considérablement le développement économique et social.