La Tunisie a connu une baisse de sa part de marché externe (les exportations sur le monde), passant de 0,11% en 2010, à 0,09% en 2021, c’est ce qui ressort d’un rapport, publié vendredi, par l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ), Intitulé « Positionnement compétitif global de la Tunisie: analyse et défis de redressement».
Le rapport souligne que «cette part de marché s’avère la plus faible comparativement à celle des concurrents», précisant que la part de marché externe de la Tunisie enregistrée sur la période 2011-2021, a baissé de 2,8%, en raison, principalement, de la détérioration de la compétitivité, expliquée par un ensemble de facteurs dont la hausse des coûts de production, suite à l’accroissement spectaculaire des coûts salariaux (hausse annuelle moyenne de 6,4% durant la période 2011-2021), d’où une augmentation du taux de salaire nettement plus accélérée que celle de la productivité du travail (6,4% contre 0,04% respectivement).
La détérioration de la compétitivité résulte, également, d'”un climat des affaires inadéquat, ce qui impose de prendre des mesures pour promouvoir les exportations, dont l’allègement et la digitalisation des procédures liées à l’export, l’aménagement des ports maritimes, la mise en exploitation de nouvelles lignes maritimes et aériennes, le renforcement du rôle du CEPEX, la consolidation de la diplomatie économique”…
Outre le problème de compétitivité, l’ITCEQ fait état d’un «manque d’adaptation des exportations tunisiennes à la demande mondiale, suite notamment à leur concentration sur un nombre réduit de produits». “Environ la moitié des exportations sont prédomines par 10 produits dont les fournitures électriques (17,9%), les articles de bonneterie (6,2%), le pétrole brut (5,9%), le cuir et les chaussures (4,6%) et les corps gras dont notamment l’huile d’olive (4,1%).
«Cette prédominance fait de la Tunisie le pays le moins diversifié au niveau des produits sur la période 2011-2021, comparativement à plusieurs concurrents». Dans ce cadre, l’Institut recommande d’appuyer davantage le processus d’élargissement de la base productive; en accordant, de plus en plus, d’attention aux produits présentant des signes de dynamisme au niveau de la demande internationale.
Il s’agit, à titre d’exemple, des produits pharmaceutiques dont la demande d’importation s’avère dynamique, représentant environ 6%, en 2022, contre une moyenne globale de 3,8% au cours de la décennie 2011-2021.L’ITCEQ pointe du doigt, en outre, le problème de la concentration géographique des exportations tunisiennes, dans la mesure où 92% de nos exportations sont adressées à des marchés en régression, à savoir l’UE (73,5%), l’Afrique du Nord (8%), l’Afrique Sub-saharienne (2,9%)…
A partir de ce constat, il propose de renforcer nos exportations vers les marchés en expansion, tels que l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Océanie…, afin de réduire la dépendance de la Tunisie vis-à-vis de l’UE et principalement de trois pays à savoir la France, l’Allemagne et l’Italie.